�Si les choses ne bougent pas dans six mois, il y aura des sanctions.� Telle est la d�claration de Sellal � Sa�da rapport�e par le Soir du 31 d�cembre dernier. Les choses ne bougeront pas car ce ne sera pas cette menace qui fera bousculer les mauvaises habitudes. Pourquoi ? Mais, diable, parce que, tout simplement, ceux cens�s faire bouger les choses sont ceux-l� m�mes qui les ont pourries ou laiss�es pourrir depuis bien longtemps. Pour changer, il faut du sang neuf, et le staff gouvernemental demeure inchang�. L'opinion publique vient d'apprendre que des responsables de la sant� ont �t� limog�s, s�ance tenante, � Sa�da. M. Ziari, qui est le ministre en charge de ce secteur, a �t� pr�sident de l'APN pendant 5 ans. C'est cette m�me APN qui n'a pas pu ou su �couter les dol�ances des m�decins et des param�dicaux qui �taient descendus dans la rue. Dans leurs revendications, ils ont inclus la mauvaise gestion du secteur. En guise de r�ponse, ils ont eu droit aux coups de matraques. Et voil� qu'aujourd'hui, quelques petits lampistes paient. C'est quand m�me d�j� �a, car monsieur le Premier ministre vient de nous rassurer sur la justesse des revendications du corps m�dical. Nous apprenons donc, par ce limogeage, que les m�decins avaient raison. Mais n'y a-t-il que la sant� � Sa�da qui va mal ? Non, mille fois non ! Il suffit de lire le nombre d'appels de d�tresse lanc�s par des malades � travers la presse pour se convaincre que le mal de la sant� est partout ailleurs, il est profond, m�tastasique. Si le Premier ministre faisait des visites inopin�es dans des h�pitaux, sans s'annoncer, il fera des d�couvertes qui auront, � coup s�r, leurs places dans le Guinness book. Il verra des malades utiliser un couchage ramen� de chez eux, acheter leurs m�dicaments de l'ext�rieur, sortir pour des radios chez des priv�s, d�laiss�s dans le suivi, je�ner pour mauvaise nourriture, se faire prendre en charge par des gardes-malades de leurs familles, se faire ramener des repas, des couches de l'ext�rieur, etc. Seule une volont� politique et r�elle pourrait mettre un peu de baume dans le c�ur des malades... alg�riens, sinon tous ces effets d'annonce ont montr� leurs limites. Un parent d'un malade, il y a quelques jours, a achet� pour 3 150 DA un m�dicament prescrit � un malade se trouvant � l'h�pital.