Coup de tonnerre sur le ciel de la CAN-2013. La s�lection du Mali, venue en Afrique avec le d�sir de ne pas d�cevoir son peuple, a provoqu� une grande surprise en disposant du Onze du pays h�te. Le retentissant exploit des Aigles a failli �tre �clips� par la sortie d�un autre grand d�Afrique, le Ghana, qui a su� avant de se qualifier face au petit poucet du Cap-Vert. Le football africain continue d��tonner. Par ses progr�s mais surtout ses incroyables surprises. A Port Elizabeth puis � Durban, l�Afrique, le monde entier, ont d�couvert, �merveill�s, que le foss� qui s�parait certaines nations traditionnellement consid�r�es comme des intouchables sont d�sormais bouscul�es. Le Cap-Vert, un fragment d��lots � l�ouest des c�tes s�n�galaises, constitue, en tout cas, l�une des plus grandes r�v�lations de cette �dition de la CAN. D�abord, en �tant derri�re l��limination des capricieux Lions indomptables puis, ici-m�me en Afrique du Sud, en r�alisant une premi�re pour le moins remarquable. Oui, cette s�lection que le public alg�rien a d�couverte au d�but du XXIe si�cle (en avril 2000) quand les troupes de Nasser Sandjak �taient all�es arracher un nul (0-0) � Praia avant que les co�quipiers de Dziri ne renversent la vapeur � Annaba (2-0, buts de Bourahli et Saifi), a disparu quelque peu de la circulation mais est finalement revenue au-devant de la sc�ne pour crever l��cran. Les Blue Sharks doivent cette impressionnante performance au travail en profondeur men� depuis quelques ann�es par la f�d�ration locale qui s�est appuy�e sur un des nombreux projets que lui a r�serv�s la Fifa pour construire du solide. Et bousculer le Ghana, quadruple champion d�Afrique, n��tait pas une mince affaire. Samedi au Nelson Mandela Bay de Port Elizabeth, les joueurs d�Antunes ont domin� les d�bats, menant la vie dure � Asamoah Gyan et compagnie. Sans grande exp�rience (Halilhodzic doit s�en inspirer), les Cap-Verdiens, dont la composante est issue, en partie, des petits clubs des diff�rents championnats du Portugal, ont, comme d�habitude, eu leur lot d�occasions qu�ils n�ont pu transformer contrairement aux Black Stars, en r�ussite sur leurs deux mouvements offensifs. Mubarak Wakaso en profitera pour inscrire un doubl� (un but sur penalty, � la 53� et un second dans les temps additionnels) qui propulse les Ghan�ens en demi-finale avec l�espoir de disputer leur huiti�me finale en 18 participations. Le Cap-Vert, qui quitte le tournoi avec les honneurs, aura montr� aux observateurs que le football n�est pas seulement une affaire de moyens et de bla-bla, mais surtout un �tat d�esprit, une volont� politique dirig�e envers les jeunes du cru. Le Mali, la Mannschaft africaine ! Ceux qui suivent cette 29e CAN ont certainement remarqu� l�incroyable ma�trise de l��quipe coach�e par le �bleu� Patrice Carteron. Un ensemble qui joue peu, fait montre de patience mais qui frappe au bon moment. Comme une v�ritable b�te venue des cieux, les Maliens ont su construire leur r�putation de tombeurs de grands gr�ce � une formidable solidarit� autour du g�nie Seydou Keita, digne h�ritier de Salif Keita qui, en 1972, avait atteint la finale (perdue contre l�immense Za�re, 3-2) au prix d�un extraordinaire parcours. A Durban, le Mali de Carteron n�aura, somme toute, fait que confirmer ses progr�s illustr�s depuis son retour sur la sc�ne continentale par une demi-finale en 1994, en Tunisie (o� il avait d�j� cr�� la sensation d��carter la s�lection du pays h�te d�s le premier tour), 4e chez lui en 2002, classement qu�il r��dita deux ans plus tard en Tunisie et, enfin, une authentique 3e position lors de la pr�c�dente phase finale, en 2012, au Gabon et en Guin�e-�quatoriale. Cette r�gularit�, g�ch�e par quelques ratages dus � l�instabilit� du staff technique, le Mali la doit � une formation de qualit� propos�e par les centres lanc�s, il y a deux d�cennies, � Bamako mais aussi dans les autres villes du pays des Bambaras. Un travail de fourmi qui paie puisqu�il autorise, gr�ce � ce nouvel exploit en terre sud-africaine, le Mali � nourrir le secret espoir de remporter son premier troph�e. Un sacre que les Bafana-Bafana pensaient leur jusqu�� cette fatidique s�rie de tirs au but qui ponctuera un duel de niveau mondial. Une �quipe d�Ogesund, tr�s appliqu�e, joueuse mais mal inspir�e devant les buts, face � une machine de Carteron qui, en plusieurs facettes de son jeu, ressemble � un football allemand toujours r�compens� en d�pit de son attitude prudente. Les Verts plus que jamais avertis Trop peu soucieuse de prendre le jeu � son compte, l��quipe malienne rec�le tout de m�me des joueurs dont la valeur technique n�est plus � d�montrer. Les Keita, Modibo Maiga, Momo Sissoko (m�me si ce dernier est loin de son niveau qu�il affichait sous le maillot de la Juventus) ou encore les deux gardiens (Samassa et Soumaila) forment, en sus, ce collectif qui ne faiblit point devant les pires difficult�s. Men�s au score, domin�s copieusement, les Maliens ont su frapper au bon moment. Seydou Keita sera l� pour redonner vie � un Onze qui donnait l�impression de se noyer, en reprenant un centre parfait de Mamadou Samassa. La suite ne fut qu�un juste cheminement d�un r�ve pas pr�s de s�achever, pas loin de se concr�tiser. En sortant la s�lection du pays-h�te, le Mali, adversaire de l�Alg�rie en �liminatoires du Mondial-2014, apporte la preuve de ses ambitions pr�sentes et futures. Incapables de faire partie du gotha mondial, les Aigles du Mali ont peut-�tre r�ussi � franchir le seuil de la peur, celui-l� m�me qui les a priv�s d�une historique qualification au Mondial-2010. L�Alg�rie est � nouveau avertie, les Aigles du Mali ont plus faim que jamais.