La confirmation des peines a été prononcée hier à l'encontre des mis en cause dans l'affaire du «transfert illégal de capitaux vers la Turquie». Mise en délibéré sous quinzaine, le président de la 8e chambre pénale près la cour d'Alger a maintenu les mêmes chefs d'inculpation retenus en première instance contre les cinq accusés. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - L'ancien directeur de la programmation des vols au sein d'Air Algérie, le steward et trois autres personnes, dont l'une est en fuite, ont été condamnés à des peines allant de dix huit à cinq années de prison ferme. La peine maximale a été prononcée contre celui qui est considéré comme le principal accusé, actuellement en fuite. Ce dernier avait été reconnu coupable par la justice «d'avoir tenté de transférer une importante somme d'argent en devises vers l'étranger», plus exactement vers la Turquie. Considéré comme le chef du réseau, le principal mis en cause demeure activement recherché par les services de sécurité et ce, suite à un mandat d'arrêt international lancé à son encontre par le juge d'instruction du Pôle judiciaire spécialisé du Centre. Il est à noter que cette affaire a été rejugée après sa cassation auprès de la Cour suprême. Les cinq personnes, dont trois fonctionnaires d'Air Algérie, devaient répondre des quatre chefs d'inculpation, dont ils étaient reconnues coupables depuis 2010. Il s'agit du «non-respect de la législation et de la réglementation des changes et à la circulation des capitaux de et vers l'étranger, trafic de devises et abus de pouvoir». Selon l'arrêt de renvoi, le chef du réseau, connu sous le sobriquet de «Tyson», avait bénéficié auparavant de complicité de certains fonctionnaires d'Air Algérie pour «transférer d'importantes sommes d'argents en devises de l'Algérie vers l'étranger». Or, sa dernière tentative a échoué après le démantèlement du réseau par les éléments des services de sécurité. Ces derniers agissant sur une information ont réussi à avorter, en août 2010, une opération de «transfert illégal d'une importante somme d'argent estimée à 600 000 euros». Selon la même source, les mis en cause avaient dissimulé ladite somme d'argent dans des gilets de sauvetage de l'avion programmé pour le vol Alger-Istanbul. Lors de son réquisitoire, le procureur de la République avait demandé le durcissement des peines contre les mis en cause, eu égard à la «gravité» des faits qui leur sont reprochés.