Sans enthousiasme, patronat et syndicats ont fini par �s'entendre� sur un sauvetage des r�gimes de retraite compl�mentaire des salari�s du priv� (Agirc, Association g�n�rale des institutions de retraite des cadres, et Arrco, Association pour le r�gime de retraite compl�mentaire des salari�s) mercredi 13 mars. Au bout d'une longue s�ance de n�gociations, trois syndicats (CFDT, FO et CFTC) ont laiss� entendre qu'ils pourraient accepter le dernier texte patronal, m�me si leur d�cision sera formellement prise dans les prochains jours par leurs instances de direction. La CGT et la CGC devraient s'opposer au texte, mais trois signatures suffisent pour le faire entrer en vigueur. L'accord final pr�voit que les pensions compl�mentaires n'augmentent que de 0,5% pour l'Agirc (cadres) et de 0,8% pour l'Arrco (non-cadres) le 1er avril, et ce, alors que l'inflation a atteint 1% en janvier en rythme annuel, selon les chiffres publi�s mercredi par l'Insee. En 2014 et 2015, les pensions augmenteront � nouveau d'un point de moins que l'inflation. Des mesures de r�duction du pouvoir d'achat des retrait�s qui rapporteront 2,3 milliards en 2017. Parall�lement, une hausse des cotisations de 0,25 point en deux ans devrait permettre de d�gager 1,3 milliard d'euros. Ces cotisations sont pay�es � 60% par les entreprises et � 40% par les salari�s. �Sans accord, le d�ficit aurait atteint 8,6 milliards d'euros en 2017. Il sera r�duit � 5,5 milliards avec ces mesures. Nous avons �loign� le danger d'une dizaine d'ann�es�, a expliqu� le pr�sident de la commission protection sociale du Medef (patronat fran�ais). Les deux r�gimes compl�mentaires peuvent en effet encore compter sur leurs r�serves accumul�es lors de p�riodes plus fastes, mais celles-ci fondent � vue d'�il, puisque les d�ficits des deux r�gimes ont d�pass� les 4,5 milliards d'euros en 2012. Sans les mesures d�cid�es mercredi, l'Agirc aurait �puis� la totalit� de ses r�serves en 2017, l'Arrco en 2020. DES MESURES �IN�VITABLES DANS LE CONTEXTE ACTUEL� �Ces mesures auront une efficacit� relative : on repousse l'�ch�ance de seulement quelques ann�es�, a contest� le n�gociateur de la CFDT, tout en laissant entendre qu'il ne s'opposerait pas au texte parce qu'il permet de sauver temporairement les r�gimes. Les deux autres signataires fortement probables, FO et la CFTC, se sont montr�s tout aussi peu enthousiastes � l'id�e d'ent�riner une diminution du niveau de vie des retrait�s, m�me s'ils se f�licitaient d'avoir obtenu �des avanc�es�, par une hausse des cotisations. �Toutes ces d�cisions n'appellent pas la joie et le bonheur, mais elles sont in�vitables dans le contexte actuel�, a d�fendu le Medef. La CGT a justifi� son refus d'ent�riner le texte au nom du maintien du niveau de vie des seniors. �Nous ne souhaitons pas abaisser le pouvoir d'achat des retrait�s�, a d�fendu son n�gociateur, Eric Aubin, m�me s'il s'est f�licit� d'avoir fait bouger les positions patronales au cours de la n�gociation �. De con c�t�, la CGC a refus� de signer l'accord, parce qu'il pr�voit une diff�rence de revalorisation des pensions entre retrait�s cadres et non-cadres. �L'effort demand� aux classes moyennes est particuli�rement important. Ce n'est pas dans mon mandat�, a estim� la n�gociatrice du syndicat des cadres. Les n�gociations sur les retraites compl�mentaires �taient cruciales et observ�es de tr�s pr�s par le gouvernement qui ne cache pas qu'il pourrait s'en inspirer pour r�former les retraites des r�gimes de base. On consid�re, en effet, qu'une d�sindexation des pensions est in�vitable pour tenter de r�sorber les d�ficits, qui devraient d�passer les 20 milliards d'euros en 2017, selon les pr�visions du conseil d'orientation des retraites, en plus d'autres d�cisions sur le prolongement de l'activit� des salari�s. En acceptant une d�sindexation pendant trois ans des pensions compl�mentaires, les syndicats ouvrent clairement la voie au gouvernement pour faire de m�me sur les r�gimes de base.