L'Organisation des Nations Unies s'engage au Nord-Mali. La décision a été prise jeudi par le Conseil de sécurité de l'ONU à travers une résolution portant institution de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma). Dans les prochaines semaines, 12 600 Casques bleus remplaceront progressivement les soldats français et tchadiens de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma). «Je salue l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations Unies de la Résolution 2100 sur le Mali. C'est une décision importante qui répond à la demande des autorités maliennes et des organisations africaines de transformer la Mission internationale en Mission des Nations Unies qui devra accompagner les autorités maliennes dans leurs efforts de rétablissement de l'autorités de l'Etat sur l'ensemble du territoire, de préparation des élections et de la réconciliation entre toutes les communautés du pays», a déclaré le président français en réaction à l'adoption de cette résolution. François Hollande a également précisé que des militaires français resteraient encore au Mali pour «venir en soutien à l'opération de maintien de la paix si les circonstances l'exigeaient». En réalité, cette résolution du Conseil de l'ONU, proposée par la France, est un véritable ballon d'oxygène pour ce pays. Après avoir profité de l'effet «guerre du Mali» durant les premiers mois de l'année, le gouvernement socialiste commençait à subir des critiques au sujet de l'engagement des troupes françaises dans un conflit onéreux et, visiblement, interminable. Selon des chiffres annoncés par le ministère de la Défense au mois de février, l'opération Serval coûte 2,7 millions d'euros par jour aux contribuables. Fortement endettée et mise à mal par la crise économique, le France n'aurait jamais pu maintenir ses forces sur le terrain des opérations jusqu'à la fin de l'année 2013. Surtout que cet engagement n'a, en définitive, pas permis d'éradiquer totalement les groupes terroristes au Nord-Mali. Le coup de pied dans la fourmilière «djihadiste» a conduit les groupes terroristes à changer de stratégie et à se disperser dans d'autres pays du Sahel. La libération des otages détenus par Al Qaïda au Maghreb islamique, un des principaux objectifs de cette opération, n'a pas été atteinte. Reste à savoir quels seront les pays qui participeront à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Mali. Les futurs Casques bleus de la Minusma devront être aguerris, spécialistes de la lutte antiterroriste et capables d'évoluer dans des conditions très difficiles.