Organisé par le Réseau algérien des femmes en économie verte (RAFEV), avec le soutien du programme Giz-deved, le «premier forum de l'entrepreneuriat et l'employabilité des femmes dans l'économie verte en Algérie» a été tenu avant-hier, jeudi, à l'hôtel Sofitel d'Alger. Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Les travaux de ce forum ont été organisés autour de deux axes, à savoir l'information sur les programmes et les initiatives du gouvernement algérien pour le développement économique durable et les perspectives pour l'entrepreneuriat féminin durable. La secrétaire d'Etat chargée de l'environnement, Mme Dalila Boudjemaâ, qui a parrainé le forum, a débattu en marge des travaux sur les efforts déployés par l'Etat en matière de promotion de l'économie verte. Elle a ainsi noté que «suite à la promulgation de la loi relative à la gestion des déchets, le nombre des incinérateurs au niveau des hôpitaux a atteint les 400 unités (48 auparavant) ». Et de souligner : «L'Etat avait pris en charge les déchets produits avant la promulgation en 2000 de la loi relative à la gestion des déchets qui prévoit que tout producteur est tenu d'en assurer l'élimination. Désormais, des contrats de performance ont été signés avec les industriels pour qu'ils s'occupent de leurs déchets.» Le forum se propose de «créer une dynamique professionnelle capable d'influer les milieux économiques et politiques quant à la nécessité d'investir dans le développement des filières vertes qui sont à haute valeur ajoutée et génératrices d'emplois ». Dans ce contexte, il convient d'indiquer que près de 590 000 emplois sont générés par les différentes filières qui se mettent en place (énergies renouvelables, gestion des déchets, épuration des eaux usées...). Dans sa conférence intitulée «Les perspectives de l'économie verte», M. Mohamed Chaeib Aïssaoui, CES au secrétariat d'Etat à l'environnement, a estimé les déchets ménagers en Algérie à 13,5 millions de tonnes/an, soit un kilo par habitant par jour, dont 45% sont recyclables (plastiques, papiers, métaux, textiles, bois et verres). Cela représente, a-t-il ajouté, un potentiel de 23 milliards de dinars. Or, a-t-il regretté, les 247 micro-entreprises opérant dans le secteur n'arrivent à exploiter que 5%. D'où l'intérêt que pourraient susciter ces déchets auprès des investisseurs. De son côté, Mme Lotfia Harbi d'AHC Consulting, qui a donné une conférence sur l'«Entreprenariat féminin et le développement durable», a défini l'économie verte comme étant l'«expression sur le terrain du développement durable». Elle précisé que «la femme représente à peine «5% seulement de l'ensemble de la main d'œuvre dans l'économie verte» et indiqué que «beaucoup reste à faire dans le domaine de la formation aux métiers de l'environnement». Et de conclure : «Le cadre mis en place par l'Etat favorise l'émergence de filières porteuses et l'on pourrait produire 22 000 mWc d'énergie électrique d'origine renouvelable à l'horizon 2030 (5 mW actuellement) et atteindre un taux de recyclage des déchets de 70% (5% actuellement) en 2020.»