En attendant l'assemblée générale des avocats qui aura lieu le 11 mai prochain, aucun fait nouveau n'a marqué le bras de fer qui oppose les magistrats du barreau d'Alger aux avocats de la même juridiction. Selon une source proche des magistrats, seules des excuses publiques du bâtonnier Sellini seront à même d'atténuer la tension entre les deux parties. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Se dirige-t-on vers le dénouement de la crise qui secoue depuis quelques jours la cour d'Alger ? Une crise née, faut-il le rappeler, suite à l'incident d'audience qui avait opposé un juge, président de surcroît du tribunal criminel, et un avocat qui est, par ailleurs, le président du Conseil de l'ordre des avocats d'Alger. A ce propos, on apprend de source sûre «que le règlement préalable de cette crise doit passer par des excuses publiques, que l'avocat en question doit présenter à l'adresse du magistrat». Une démarche que les magistrats solidaires de leur collègue ont exigée à même d'enterrer la hache de guerre et mettre fin au conflit qui oppose les deux parties. On apprend, également, «qu'une tentative de conciliation» a eu lieu récemment au bureau du président de la cour d'Alger. A cette rencontre, ont pris part le président du Syndicat national des magistrats, quelques membres du Conseil de l'ordre des avocats d'Alger, le magistrat concerné et l'avocat Sellini. «Les choses devront rentrer dans l'ordre», a soutenu une source proche de la cour d'Alger. Ces mêmes juges se sont interrogés sur les propos tenus il y a quelques jours par le ministre de la Justice, qui a mis sur «un pied d'égalité l'agresseur et l'agressé ». Cela étant, le Conseil de l'ordre des avocats d'Alger a maintenu son assemblée générale prévue pour le 11 mai prochain, après l'annulation de celle prévue au siège de la Centrale syndicale UGTA. Selon les membres du bureau du barreau d'Alger, ce «report est d'ordre purement technique, en lien avec l'autorisation de la Wilaya d'Alger qui n'a pas été récupérée au moment opportun». La mobilisation des avocats est toujours de mise pour faire face à ce qu'ils qualifient de «menaces qui mettront en péril notre métier, et une atteinte à l'exercice du droit de la défense». Selon des observateurs, le bras de fer qui se durcit entre les avocats et les magistrats risque de s'étaler dans le temps.