Selon le bilan des activités de l'exécutif de la wilaya portant sur l'année 2012 et présenté lors de la session de printemps de l'APW, hier, le taux de chômage accuse une baisse sensible estimée à 1, 61% à la fin de l'année 2012 par rapport à l'année 2011, puisque ce taux passe selon les chiffres rendus publics de 10, 35% à 8,74%. On attribue cette diminution du chômage aux différents dispositifs de l'emploi mis en place qui ont généré, selon le rapport officiel, 29 526 emplois dont 4 666 postes permanents, soit 15,80 % d'emplois stables. Le reste sont des emplois provisoires à durée déterminée, avec de maigres chances de devenir des emplois permanents. Cependant, on assiste, souvent ici et là, à des coups de colère de groupes de jeunes pour attirer l'attention sur l'insuffisance des offres d'emploi. A titre d'exemple, on citera le cas des concours de recrutement où pour une poignée de postes ouverts, ce sont des milliers de concurrents qui se présentent et ce, dans plusieurs secteurs. De plus en plus le système du pré-emploi, des contrats de travail et autres DAIP (dispositif d'aide à l'insertion professionnelle) sont remis en cause et les bénéficiaires de ces dispositifs prennent conscience qu'il s'agit là, d'emplois sous-payés, temporaires et précaires. Par ailleurs, on est en droit de s'interroger sur les données de base qui ont servi au calcul du taux de chômage. Les milliers de jeunes inscrits dans ces dispositifs gérés par l'ANEM ou la Direction de l'assistance sociale, CNAC... sont-ils considérés comme emplois ? Tous les sans-emploi sont-ils pris en compte ou seulement les titulaires de la «carte bleue» de l'ANEM ? S'agissant de recrutements pour d'éventuels postes de travail, il est regrettable de constater que de nombreuses unités tendent à devenir des entités «familialisées », des chasses gardées» et où ne deviennent prioritaires, que ceux qui ont déjà un membre de la famille déjà sur place, l'échelle des qualifications et des compétences passant au second plan. A contrario, il se trouve aussi que des personnes roulant carrosse ont le droit de prétendre au statut de chômeur, de postuler pour le logement... ne possédant rien en leur nom propre. Dans la base de calcul du taux de chômage, a-t-on pris en compte les bataillons de travailleurs jamais déclarés aux assurances, certains ayant à leur actif des années d'ancienneté, voire parfois des dizaines d'années ? Il se trouve aussi qu'on entend souvent dire des exploitants dans l'agriculture ou dans le bâtiment «les jeunes ne veulent plus travailler ». Un seul son de cloche ne peut être considéré comme objectif. Il est vrai aussi que nombreux sont ceux qui ont aussi tendance à vouloir gagner plus, beaucoup et vite et s'investissent dans le labyrinthe du commerce parallèle plus lucratif. Par ailleurs, il y a eu ce fameux projet des 100 locaux commerciaux construits en direction des jeunes, projet réalisé dans le but de permettre aux jeunes d'acquérir un local où chacun pourrait exercer une activité de son choix et de s'assurer un niveau de vie décent. L'intention est très louable certes, mais au bou, les résultats sont très en deçà de ceux escomptés, ces locaux étant boudés par les bénéficiaires eux-mêmes pour une multitude de motifs. Certains d'entre eux n'ont aucun moyen financier pour pouvoir activer, d'autres trouvent à juste raison d'ailleurs, que l'emplacement de ces locaux est loin d'être judicieux, éloignés des centres d'activité, voire des agglomérations, d'autres enfin trouvent que la désignation du local qui leur a été attribué ne répond pas à l'activité, tantôt trop exigu, tantôt mal situé ; un électricien auto, au premier étage, à titre d'exemple. Pour l'heure, sur les 3 600 locaux construits et distribués, en dehors de ceux construits au milieu de certaines agglomérations, se trouvent dans l'abandon total, pillés, saccagés et devenus des nids de délinquance pour les jeunes oisifs. Pour remédier à cet état de fait, des recensements sont effectués et des centaines de mises en demeure sont adressées aux concernés. Des ordres ont été donnés pour que ces locaux abandonnés soient réaffectés à d'autres postulants, quitte à ce que les nouveaux bénéficiaires réhabilitent eux-mêmes ces locaux vandalisés et qu'en compensation, le montant des frais occasionnés soit déduit des loyers. Tout le monde s'accorde à dire que seuls de sérieux investissements dans le secteur de l'industrie, notamment dans l'agroalimentaire, le tourisme... une restructuration objective du tissu industriel, une formation professionnelle de qualité bien ciblée, pourront effectivement résorber le fléau du chômage, ici comme ailleurs. En tout cas, pas seulement l'assistanat par des primes d'aides à l'insertion quels que soient leurs montants.