La production nationale ne doit pas être marginalisée, se sont accordés à dire hier les spécialistes, lors d'une conférence organisée par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - La protection de la production nationale est tributaire de plusieurs intervenants, ont expliqué hier les conférenciers. Ils ont ainsi mis l'accent sur la menace que subit cette production minée par des importations massives mais aussi par son développement qui ne répond pas souvent aux besoins importants des consommateurs. Pour sa part, Mourad Preure, expert en stratégie économique et consultant, toutes les parties doivent participer à la production nationale, mais «avons-nous une production nationale ?», s'est-il interrogé. Il évoquera aussi que les importations ont augmenté de 19% lors du premier trimestre de l'année en cours. «Ce que nous exportons aussi, nous sommes en train de le voler aux générations futures. L'Algérie devient un pays sans usines et s'oriente vers des importations à grande échelle», a-t-il commenté. Il notera plus loin que les producteurs nationaux doivent aussi convaincre en vue de dominer le marché. «La croissance doit être le moteur de l'économie algérienne dominée actuellement par les hydrocarbures. Nous sommes ainsi extrêmement exposés et les 200 milliards de dollars de réserves de change ne sont pas une protection», a déclaré le spécialiste. Aussi, pour ce dernier, un élan doit être donné à la production nationale qui selon lui «ne doit pas être marginalisée». Ahmed Mellah, expert en production agricole, fera lui un constat peu reluisant de la production agricole, mettant l'accent sur la dégradation, notamment de certaines espèces et graines qui ne bénéficient pas de la protection nécessaire. Cette situation a-t-il expliqué fragilise la production et réduit les capacités de cette dernière. Il citera ainsi l'enveloppe de dix milliards de dollars de facture d'importations de produits alimentaires, et deux milliards de dollars pour l'importation de poudre de lait. Ceci, pour un besoin de 3,6 millions de litres de lait par an. «Nous parlons de sécurité alimentaire, alors que les graines, nous les importons à raison de 90%. Il faut de toute urgence diminuer cette quantité. Pourtant nous avons des chercheurs capables de développer ces graines», a souligné l'expert. Mourad Preure dira en outre que certaines espèces comme Deglet Nour et le miel algérien doivent être protégées.