L'identité des deux terroristes canadiens tués par les forces spéciales de l'ANP lors de l'assaut donné contre la base gazière de Tiguentourine, à In Amenas, le 18 janvier dernier, est désormais connue. C'est le journal canadien The globe and Mail, qui l'a révélée dans son édition d'avant-hier et largement vulgarisée par Radio Canada. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Selon la même source, les deux jeunes sont âgés d'une vingtaine d'années et issus de la petite ville d'Ontario. L'un est originaire d'un pays arabe qui n'a pas été précisé et l'autre est un Grec orthodoxe qui s'était converti à l'islam pendant qu'il était au lycée. Les deux terroristes, qui répondent aux noms de Xristos Katsiroubas et Ali Medlej, étaient, selon la même source, amis depuis le lycée. On indique aussi, qu'un des terroristes ayant participé à l'attaque terroriste contre le site gazier d'In Aménas avait déjà travaillé sur le site, mais sans pour autant préciser la nature de son travail. Il n'en demeure que la radio canadienne a indiqué que l'un des jeunes hommes originaire de London en Ontario, Ali Medlej, aurait été détenu en Mauritanie à l'automne 2011. Il était soupçonné de «concocter une attaque terroriste» mais a été relâché sans être accusé. Après sa libération, il se serait aussitôt rendu au site gazier d'In Aménas, en Algérie, pour y trouver du travail. Il semble que son rôle était de faire du repérage sur le site. Il se serait ensuite réfugié dans des camps d'entraînement du Mali pour aider à la planification de l'attaque. Selon des rapports publiés après la prise d'otages, plusieurs des assaillants connaissaient bien les installations. Selon des sources sécuritaires, l'identification de ces terroristes était le fruit d'une étroite collaboration des services de sécurité des deux pays, à savoir l'Algérie et le Canada. D'ailleurs, une équipe des services canadiens, spécialisée dans l'identification des corps s'est rendue en Algérie juste après la conférence de presse animée par le Premier ministre et lors de laquelle il avait annoncé que «deux Canadiens figuraient parmi les terroristes éliminés». En effet, une équipe de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) avait assuré que des restes humains appartenant à un Canadien ont été identifiés en Algérie, lors de l'enquête sur cette prise d'otages. La GRC n'a pas fourni de précisions sur l'identité de ce terroriste en soutenant que l'enquête est toujours en cours. Pour rappel, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait déclaré, quelques jours après la prise d'otages, que deux des ravisseurs ayant participé à la prise d'otages étaient Canadiens. L'un d'eux aurait même coordonné l'attaque menée en représailles à l'intervention française au Mali contre les islamistes armés. Au lendemain des affirmations de Sellal, le gouvernement canadien avait convoqué l'ambassadeur algérien pour obtenir davantage d'informations sur le sujet. Pour rappel, le gouvernement canadien avait dans un premier temps émis l'hypothèse que les deux terroristes étaient munis de faux passeports canadiens. Mais il n'est pas établi qu'ils étaient impliqués dans l'attaque terroriste du site gazier d'In Anemas et on ignore s'ils sont toujours en vie. La radio canadienne avait précisé lundi dernier, citant des sources policières, que Katsiroubas serait probablement le membre du groupe terroriste décrit par des otages survivants comme un blond parlant couramment «l'anglais nord-américain et ayant séjourné en Libye avant de rejoindre le Mali. D'ailleurs, des sources médiatiques canadiennes avaient évoqué avec persistance que des informations en provenance de Libye occidentale, plus précisément des milices Zentan, avaient confirmé que l'un des deux canadiens connu sous le nom de guerre «Cheddad» est un tireur d'élite (sniper), parlant assez bien l'arabe venu de Benghazi dont le souhait après la chute du régime libyen était de se rendre en Syrie rejoindre «ses frères d'armes». S'agit-il de Katsiroubas ? Difficile de le confirmer. On ajoute à ce propos que des dizaines de mercenaires canadiens ont participé à la guerre civile ayant abouti à la chute et la mort de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Gueddafi. Des dizaines d'autres combattent actuellement au sein de diverses organisations islamistes extrémistes en Syrie contre l'armée syrienne. Certains d'entre-eux prétendent s'être convertis à l'Islam et parlent un arabe émaillé de termes relevant de l'islamisme politique tel qu'il est perçu et étudié en Occident. D'autres sources proches de la dissidence libyenne du Sud ont fait savoir, ajoute la même source, que ce Canadien anglophone avait des tatouages militaires spécifiques et aurait fait partie de Xe Services. Xe Services n'est que la nouvelle appellation commerciale de Blackwater, une firme de sécurité très controversée qui emploie des milliers de soldats privés en Iraq et en Afghanistan. Cette firme de sécurité privée offre publiquement ses services en tant qu'armée à louer afin de maintenir l'ordre dans les points chauds du globe.