Le président de la LFP ne rate aucune occasion de faire dans l'embrouille malgré son cursus et ses états de service dans les institutions d'Etat. A chaque sortie médiatique, ses déclarations apportent leur lot de contradictions. Sans jamais faire acte de contrition. Une fois n'est pas coutume, Mahfoud Kerbadj annonce de bonnes nouvelles pour l'avenir du professionnalisme en Algérie. «Plusieurs clubs sont en contacts avancés avec des entreprises étatiques et privées en vue d'un rachat par ces dernières de la majorité des actions des capitaux de leurs sociétés sportives », a-t-il avancé jeudi matin devant les journalistes présents au Forum d' El- Moudjahid. L'ancien président du CRB tient pour sûre l'arrivée d'une douzaine d'entreprises publiques dans nos clubs de football. «Je m'attends à ce qu'ils soient douze clubs environ affiliés à des entreprises économiques avant le début du prochain exercice», précise le premier responsable de la LFP qui, au détour d'une énième question à propos de l'aide étatique au football, se montre fâché envers les pouvoirs publics. «Il est regrettable qu'après trois années du lancement du professionnalisme, les mesures décidées par l'Etat dans le cadre de la loi de finances 2010 n'ont pas encore été appliquées dans leur majorité», assure Kerbadj pour qui l'Etat serait, en gros, responsable des pas de tortues accomplis dans la professionnalisation de notre sport-roi. Pêle-mêle, Kerbadj cite certaines mesures d'accompagnement que l'Etat n'a pas réuni «malgré les promesses fermes», depuis l'instauration du premier championnat professionnel. «Il a été décidé entre autres, l'octroi d'assiettes de terrain aux 32 clubs passés au mode professionnel, servant à abriter leurs centres de formation respectifs, et dont la construction devra être prise en charge à hauteur de 80% par l'Etat, l'octroi de la somme de 100 millions de dinars pour chaque club, ainsi que la couverture des dépenses de ces clubs dans certains volets comme le transport et les salaires des entraîneurs des jeunes catégories. Or jusque-là, pratiquement rien n'a été fait», plaide-t-il. Et d'étayer ces propos par le regret de certaines associations d'avoir choisi de se lancer dans le bain. «Certains clubs ont même regretté d'avoir opté pour ce mode de gestion, car ils se sont retrouvés perdants sur toute la ligne, en ce sens que la loi ne permet pas aux sociétés sportives par actions (SSPA) de bénéficier de subventions étatiques». La LFP s'en lave les mains Si l'Etat est insensible aux caprices du football et ses institutions, ces dernières on-t-elles «pitié» de leurs adhérents ? A entendre Kerbadj les clubs ont le droit de garder leur statut d'amateur. Il cite l'exemple de ces clubs qui ont manifesté le désir de demeurer en marge du «développement» prôné par l'instance fédérale. «J'ai bien apprécié la position de l'USMM Hadjout, le nouveau promu en Ligue 2, qui a clairement signifié son désir de garder son statut de club amateur», dit-il. Avis aux...amateurs. Cela donne à réfléchir sur l'existentialité de cette ligue montée de toutes pièces et qui fonctionne à la petite semaine. Les scandales ayant émaillé la défunte saison sont édifiants. Le MCA qui a manqué de respect aux officiels de la finale de coupe, mais qui a été sanctionné sur les bases des «barèmes juxtaposés» faute d'une législation sportive explicite, a déclaré forfait pour son dernier match de championnat devant l'USMH. Avant même que la CD de la LFP ne statue sur l'affaire, la sentence ne devrait pas sortir du cadre de l'article 84. «Le MCA ne s'est pas déplacé au stade d'El Harrach. Cette absence n'est pas due à un empêchement majeur, et le forfait ne peut pas être considéré comme cas de force majeure», dira l'ancien dirigeant du Chabab. L'obligation de réserve mise à part, Kerbadj, qui annonce que le recours de Ghrib, Babouche, Menad et Chaouchi n'a pas abouti, ignore-t-il qu'un verdict est, par définition, «la réponse d'un jury concernant la culpabilité ou non d'un accusé» ? Or, Kerbadj, qui spécule sur le renvoi de la CD de la ligue, affirme que le traitement de l'affaire USMH-MCA aura lieu lundi prochain. La connexité entre les deux affaires étant établie, Kerbadj ne pouvait s'empêcher un énième dérapage.