De notre envoyé spécial à El Bayadh, Kamel Amarni «L'Algérie va bien. Et même si nous n'avons pas réglé tous les problèmes, nous avons les moyens de faire face à tous les dangers. » Le propos est du Premier ministre, Abdelmalek Sellal qui, à partir de la wilaya d'El Bayadh où il était en visite officielle, jeudi dernier, avait tenu à réaffirmer la fermeté de l'Algérie à l'égard du péril terroriste. «Vous savez tous ce qui se passe autour de nous, dans la région du Sahel notamment. Il y a surtout la menace terroriste qui nous vient de cette région. Mais rassurez-vous, nous avons les moyens de faire face à tout cela», lançait Sellal à l'adresse des élus et des membres de la société civile qu'il rencontrait à la fin de sa visite dans la wilaya. «Les forces de l'Armée nationale populaire ainsi que les différents services de sécurité sont mobilisés jour et nuit, pour protéger le territoire national et faire face au terrorisme. Certes, pas un seul soldat algérien ne sera envoyé hors de nos frontières. Cela est même bien précisé par notre Constitution.» Sellal explicite davantage son propos. «Aujourd'hui, même les étrangers reconnaissent notre détermination et notre engagement contre le terrorisme. Rappelez-vous notre position et notre réponse à l'attentat de In Aménas. Notre message est clair : jamais, l'Algérie des «chouhada» ne permettra que l'on attente à ses citoyens ou à ses installations.» Quarante-huit heures après sa visite chez Bouteflika à Paris, le chef de l'Exécutif qui, depuis le 27 avril «garde la boutique» comme lui-même avait répondu ironiquement à une consœur il y a quelques jours, voulait, à l'évidence, livrer quelques messages pour rassurer quant à la présence d'une autorité et d'un Etat qui fonctionne. Il est également question de contrer le «pessimisme» sur un autre plan, hautement vital pour le pays, celui de nos réserves en hydrocarbures. «Nos réserves en hydrocarbures ne sont pas en déclin» «Ceux qui vous ressassent ces nouvelles théories quant au déclin de nos réserves en hydrocarbures ou qui prévoient leur épuisement dans les 25 prochaines années sont des plaisantins ! Rassurez-vous, nos réserves sont très importantes et, d'ailleurs, pas plus loin qu'avant-hier (mardi dernier, Ndlr), nous avons fait la découverte d'un premier grand gisement de gaz de schiste à In Salah.» Cela étant, Sellal recommande toutefois une meilleure exploitation de cette ressource névralgique et une nouvelle vision économique. «Il faut réhabiliter notre appareil industriel et s'il était besoin, que chaque entreprise publique aille chercher des partenariats.» Il citera comme exemple, les deux projets lancés dans les industries textiles en partenariat avec les Turcs. Il est également question d'encourager le privé algérien. «Il faut faciliter aux investisseurs et, s'il faut leur donner 100 000 hectares chacun, eh bien, que cela soit ! A condition de les faire lier par un cahier des charges strict les obligeant à lancer le projet dans les six mois, faute de quoi, on leur retirera le terrain.» Cette remarque, Sellal l'a faite la matinée lorsqu'il inaugurait la nouvelle zone d'activité d'El Bayadh où il n'a pas manqué de montrer sa colère en constatant la modestie des parcelles de terrain réservées à l'accueil de projets industriels dans une région où ce n'est pas l'espace qui manque. «A croire que c'est une parcelle destinée à la construction d'une boutique et non pas d'une usine», s'est-il emporté à l'énoncé de la superficie d'une des parcelles attribuée pour l'un des bénéficiaires. Jeudi dernier, Sellal a, par ailleurs, lancé un autre message, une sorte de ligne rouge à ne pas dépasser même s'il ne s'était pas trop attardé : «Aujourd'hui, dans tous les pays du monde, le problème majeur est celui de l'emploi. Nous avons le devoir de gagner cette bataille mais, attention, la Fonction publique est saturée. Elle ne peut plus absorber tous les jeunes demandeurs d'emploi. Elle a ses limites. La solution doit être trouvée ailleurs.» Le message est clair : l'embauche pour l'embauche, à savoir juste pour faire face à la contestation sociale, c'est fini !