Le premier round du dialogue entre les syndicats autonomes du secteur de la santé et la tutelle se termine sans aucun engagement de la part du département de Ziari et une déception totale des syndicats. Non seulement le ministère de la Santé ferme la porte à toute discussion autour des statuts particuliers, mais il accélère en plus la cadence des sanctions qui visent les grévistes. L'Intersyndicale des professionnels de la santé se réunira en session extraordinaire demain. Nawal Imès- Alger (Le Soir) - Les rencontres qui ont réuni, tour à tour, les représentants des paramédicaux, des psychologues, des praticiens et des spécialistes avec le chef de cabinet du ministère se sont soldées par un échec total. La position du département de Ziari n'a point évolué au sujet du statut particulier : aucune discussion à ce sujet n'est à l'ordre du jour. Parallèlement, le ministère de la Santé continue de mettre la pression sur les gestionnaires afin que les que les salaires soient ponctionnés et les grévistes sanctionnés. Des directives aussitôt appliquées par des gestionnaires zélés qui n'ont pas hésité, pour certains, à priver des grévistes, notamment des psychologues, de tout leur salaire ou, dans le meilleur des cas, de la moitié de ce dernier. Khaled Keddad, président du Syndicat des psychologues et porte-parole de l'Intersyndicale des professionnels de la santé, affirmait, hier, que des dizaines de psychologues adhérents au Snapsy ont été privés de leurs salaires alors que d'autres sont carrément sous le coup d'une suspension pour avoir pris part à la grève à laquelle avait appelé l'Intersyndicale de la santé. Une situation de non-droit que dénonce Khaled Keddad qui rappelle qu'en matière de gestion des conflits de travail, les ponctions sur salaires doivent obéir à une norme et ne peuvent en aucun cas dépasser les 3 jours par mois. D'ailleurs, le Snapsy a déjà saisi par écrit le ministère de la Santé afin de lui rappeler la nécessité de respecter la réglementation et éviter que des gestionnaires saisissent cette occasion afin de régler des comptes avec des syndicalistes. Le porte-parole de l'Intersyndicale dénonçait, hier, «l'ambivalence et le double langage» de la tutelle sans compter la politique de deux poids, deux mesures pratiquée puisque seuls les adhérents des syndicats membres de l'Intersyndicale des professionnels de la santé sont la cible d'une véritable chasse aux sorcières. Pour Khaled Keddad, le dialogue doit impérativement s'accompagner de mesures d'apaisement sinon, il ne peut en aucun cas avoir un quelconque effet. Keddad considère qu'au contraire, en agissant de la sorte, la tutelle pousse les syndicats dans leurs derniers retranchements. Dès demain, le Snapsy, le SNPSSP et le SNPSP tiendront une réunion extraordinaire dans le cadre de l'Intersyndicale des professionnels de la santé. Une réunion d'évaluation du premier round de discussions avec la tutelle à l'issue de laquelle l'Intersyndicale prendra position.