L'Espagne et l'Italie se sont déjà affrontées à 27 reprises en matches officiels, et le bilan est on ne peut plus équilibré : huit victoires de chaque côté et 11 matches nuls. Même le nombre de buts marqués de part et d'autre (30) est identique ! Cependant, quand les deux géants européens s'affronteront ce 27 mai au Castelao, ils auront à l'esprit un seul match, celui qui les a opposés il y a un peu moins d'un an. Le 1er juillet 2012, les tenants du titre espagnols et les revenants italiens se sont retrouvés en finale de l'Euro 2012. La majorité des pronostics allaient dans le sens des Ibères mais personne ne s'attendait à un tel score ! A Kiev, la Furia Roja a infligé un cinglant 4-0 à la Nazionale pour arracher son deuxième sacre continental. On repense d'autant plus à ce match que le groupe espagnol qui se prépare à affronter l'Italie en demi-finale de la Coupe des Confédérations 2013 compte 14 joueurs sacrés en Ukraine. Il y a aussi 14 Italiens, puisque Ignazio Abate et Mario Balotelli ont été écartés suite aux blessures subies lors du match contre le Brésil. «C'est inévitable de penser à ce match, qui a été très marquant. En plus, c'était l'année dernière !», reconnaît le stratège italien, Cesare Prandelli, qui avait profité de l'Euro 2012 pour lancer un large processus de rénovation des cadres consécutif au désastre de la Coupe du monde 2010. «Tout ce que je peux en dire coule de source : l'Espagne est aujourd'hui la meilleure équipe du monde et cela suffit à mesurer les problèmes qu'elle va nous poser.» Chaque compétition est différente Même si la finale de 2012 occupe une grande partie des conversations avec les Italiens, il est un mot que l'on n'a jamais entendu : revanche. Cette défaite 4-0 a servi à établir des vérités irréfutables que Prandelli assume aujourd'hui sans aucune pudeur : «Nous ne pouvons pas penser que nous allons battre l'Espagne 5-0, ça c'est sûr», explique l'entraîneur. «Nous devons juste nous concentrer sur notre jeu et nous montrer courageux, quitte à prendre plus de risques. Mais ces risques, nous allons devoir les prendre quand la situation l'exigera, comme contre le Brésil en phase de poules, où nous perdions 3-2 et où nous avons fini par encaisser le quatrième dans les dernières minutes. Et si l'Espagne s'impose, on dira qu'elle a été meilleure que nous et qu'elle est vraiment au sommet de son art en ce moment.» En somme, quels qu'aient été les résultats précédents, ce qui influe le plus sur cette demi-finale c'est le résultat de ce fameux dernier match. Du côté de la Furia, on préfère prendre les précautions d'usage. «Ce soir-là, l'Espagne a joué son meilleur jeu. Elle l'avait déjà fait en finale de l'Euro 2008 contre l'Allemagne, puis sur un ou deux autres matches», explique Fernando Torres, auteur du troisième but espagnol à Kiev. «N'oubliez pas que l'on s'était affrontés en poules de cette même épreuve et qu'on avait fait match nul 1-1.» Soit, l'Espagne a joué ce jour-là un match exceptionnel, mais ce qui pourrait également influer sur la demi-finale de Fortaleza, c'est l'évolution de l'Italie, qui a su confirmer ses progrès depuis que Prandelli a entamé son processus de refondation. Les Espagnols en sont bien conscients. Et si la Squadra Azzurra est composée d'une grande partie des joueurs de 2012, il est évident qu'elle sait de plus en plus à quoi elle joue. «A mesure que le temps passe, les équipes de qualité qui conservent leur effectif ne font que s'améliorer et peaufiner leur style de jeu. En outre, l'Italie n'a jamais cessé d'être dangereuse», affirme Andrès Iniesta, confirmant les propos de Torres. «C'est une équipe énorme. Il y un super gardien, une défense qui marche aussi bien à 3 qu'à 4, et deux joueurs comme Andrea Pirlo et Claudio Marchisio qui font la différence avec la Juventus. Bref, rien ne nous permet de penser que l'on va rééditer le résultat de Kiev.»