Par Kader Bakou Même nos mendiants ne sont pas comme ceux de l'Occident. «Que Dieu ait pitié de vos morts», disait ce mendiant, d'un certain âge, vendredi matin à la gare ferroviaire de Boumerdès. Un mendiant américain aurait parlé de la vie. Il aurait également souhaité aux gens la réussite dans leurs projets et fait un vœu pour que leurs rêves deviennent réalité. Un mendiant en Occident, généralement, propose quelque chose en échange de l'aumône. Par exemple, il réalise un dessin, joue un morceau de musique ou chante une chanson afin que l'argent de l'aumône soit comme une rémunération de l'effort et du travail qu'il a fait. Le mendiant de la gare de Boumerdès monte dans le train en direction d'Alger. Passant devant un barbu, il se met à chanter Talaâ el badrou aâlayna. Pour lui donc, la fin justifie les moyens et puisque la barbe est un signe de «bonne foi», il veut dire au barbu qu'il est comme lui et qu'il mérite d'être remercié pour ça. Ce mendiant, en réalité, est à l'image de la société où il vit, à défaut d'être un pur produit de cette même société. K. B.