Près de cinq mille détenus ont bénéficié de la grâce présidentielle à l'occasion de la Fête de l'indépendance, a indiqué hier le ministre de la Justice et garde des Sceaux, M. Mohamed Charfi, en marge de la cérémonie de remise des sceaux et autres diplômes aux détenus de la prison d'El-Harrach admis aux examens du baccalauréat et du BEM. Abder Bettache Alger - (Le Soir) - Le ministre de la Justice et garde des Sceaux a affiché hier une grande satisfaction quant aux résultats enregistrés dans la gestion des établissements pénitentiaires. Selon le ministre, le taux de réussite des détenus aux examens du baccalauréat et du BEM illustrent parfaitement cet état de fait. Il fera savoir que pour cette année, les détenus ayant décroché le bac sont au nombre de 724, alors que ceux du BEM sont de 1990. «Ces résultats illustrent parfaitement l'état de nos établissements qui ont inscrit leur gestion dans le cadre de la réforme globale du secteur de la justice», a expliqué M. Charfi, qui a ajouté que «les lauréats bénéficieront des dispositions arrêtées par l'administration pénitentiaire. Il fera savoir en ce sens que sur les 14 000 graciés en 2012, seuls 800 ont récidivé. Par ailleurs, M. Felioune, le directeur général de l'administration pénitentiaire, a indiqué que «depuis l'application des réformes du secteur de la justice, les établissements pénitentiaires enregistrent une amélioration dans la prise en charge des détenus». La nouvelle stratégie repose, ajoute-t-il, «sur une planification du mode de gestion des établissements sur plusieurs années avec des objectifs ciblés et des indicateurs permettant d'identifier les lacunes». Pour M. Felioune, le but de cette planification stratégique inspirée des programmes de réforme et des méthodes modernes de gestion est d'atteindre l'efficacité en matière d'orientation et d'évaluation des activités grâce à des objectifs préalablement tracés et des indicateurs qui feront office de critères référentiels. Cette planification, qui s'étalera sur 5 ans, a été adoptée au niveau de quatre établissements pilotes à Berrouaghia (Médéa), Bouira, Béjaïa et Tidjelabine (Boumerdès). Elle sera généralisée à tous les établissements avant d'amorcer la deuxième étape qui constitue en la formation au niveau de l'Ecole nationale d'administration pénitentiaire. Le plan de généralisation de la formation qui s'étend sur une période allant de 2011 à 2015 sera supervisé par une équipe de cadres algériens formés par des experts britanniques, a rappelé M. Felioune qui a également précisé que l'adoption de la planification stratégique de la gestion des établissements pénitentiaires est le fruit d'une collaboration de son administration avec le Centre international d'études pénitentiaires de Londres. L'occasion était pour M. Felioune de rappeler les réformes engagées dans le domaine à travers notamment le renouvellement des structures pénitentiaires et la réalisation d'établissements carcéraux qui concrétisent l'équilibre entre la fonction sécuritaire, les droits de l'Homme et la réinsertion sociale. Le responsable de l'administration pénitentiaire est également revenu sur les résultats de la réforme en termes de prise en charge médicale des détenus et leur accès à l'enseignement, à la formation et à l'emploi en milieu ouvert. Il a rappelé que 4 347 détenus ont bénéficié d'une peine de travail d'utilité générale substituée à la peine de prison, en vigueur depuis 2009.