Par Kader Bakou - Quand tu vas rentrer en Algérie, tu vas écrire sur cette journée ? - Oui, je vais écrire que nous avons passé une merveilleuse journée dans un restaurant en plein air et tout autour de nous, des restes de neige - Je pense que vestiges de neige, c'est mieux que restes de neige, fait remarquer l'Européenne en souriant. - D'accord, je vais écrire : vestiges de neige, répond l'Algérien, en souriant lui aussi. Si ces «vestiges de neige» au mois de mai inspirent les poètes et les romantiques, ils sont par contre une malédiction pour les agriculteurs de ce pays de l'Europe du Nord. En effet, ces températures, encore basses cette année, les empêchent de planter leurs semences car le froid de la nuit et le verglas vont les «tuer» immanquablement. Attendre plus longtemps pour le faire n'est pas une solution, car, dans ces régions, l'été est court et le froid de septembre (ou même de la fin août) risque lui aussi de détériorer les récoltes avant leur maturité. Chaque semaine qui passe, où les températures sont encore basses, fait baisser leurs chances d'une bonne récolte. En attendant, ceux qui ont les moyens et l'espace plantent leurs semences (pomme de terre, tomate, etc) dans des pots qu'ils gardent chez eux, à la maison, à l'abri du froid. Quand il fera moins froid, planteront dans leurs champs ces plantes qui auront grandi un peu et qui auront, ainsi, un peu plus de chance de mûrir avant le froid de l'automne. Malgré ces contraintes, inconnus des fellahs en Algérie, les agriculteurs dans ce pays d'Europe du Nord ne se plaignent pas et ne demandent pas de subventions à l'Etat. Ils savent que dans tous les métiers, il y a des risques. Ils considèrent, en outre, qu'il est de leur devoir d'apporter leur contribution à l'économie de leur pays et d'aider leurs compatriotes. Parfois, ils arrivent même à exporter le surplus de production vers certains de ces pays ensoleillés où les températures sont clémentes et où il fait tellement beau que le printemps ressemble à l'été des pays d'Europe du Nord. K. B.