Cette semaine, notre voyage culinaire va être un peu spécial étant donné que nous sommes au tout début du mois sacré du Ramadan que chaque famille accueille avec joie. En arpentant les rues d'Alger, on aspire profondément et avec un bonheur intense les mille senteurs des épices entremêlées de saveurs spéciales. On sait déjà que le Ramadan apporte toujours avec lui les richesses de notre patrimoine culinaire. Alger est la ville de toutes les rencontres et ses habitants sont ouverts à toutes ses traditions qui émanent d'une Algérie riche de ses us et coutumes aussi bien sur les plans culturel et culinaire. La diversité de ses régions implique forcément celle de ses plats et de ses mets savoureux. Les femmes algériennes se prennent très tôt pour accueillir ce mois sacré. Elles commencent par faire le nettoyage de toute la maison et pour cause, pendant ce mois sacré, elles se consacreront entièrement à la cuisine, préparant les plats les plus goûteux. Pour certaines d'entre elles, c'est une occasion inouïe d'essayer de nouvelles recettes qu'elles auront échangées avec une parente ou une collègue de travail. Elles estiment que c'est le mois de tous les caprices et elles se plient volontiers et avec plaisir aux désirs de chaque membre de la famille sans se plaindre aucunement. C'est normal, c'est un mois particulier dans l'année et tout ce qui se passe autour de ce mois doit être singulier, tout le monde le sait et tout le monde se plie à cette condition. D'autres attendent ce mois sacré pour se réunir entre famille autour d'une belle table garnie de mets aux couleurs chatoyantes et aux saveurs épicées. Comme chaque année, elles font sortir la nouvelle vaisselle qu'elles auront cachée aux yeux de tous et se feront un immense plaisir à dresser une table digne des plus grands banquets en se disant que c'est l'opportunité de se retrouver en famille et d'échanger des discussions et des avis en savourant des mets que l'on a oubliés et qui nous rappellent des moments de jeunesse. Amina est l'une de ces femmes algériennes modernes qui n'ont rien oublié de leurs traditions. Elle tient plus que tout à ces plats typiques et anciens que sa mère cuisinait et dont le goût lui reste encore en mémoire, particulièrement le plat du kbab dont elle seule tenait le secret de sa saveur. La recette Ingrédients 1 poulet coupé en morceaux ou 2 grandes cuisses de poulet 1 kg de pommes de terre nouvelles 1 gros oignon 1 poignée de pois chiches trempés la veille 1 bouquet de persil frais De l'huile sans goût pour la friture 1 c. à s. de beurre (ou de margarine végétale) 1 litre d'eau Sel, poivre noir (blanc de préférence) 1 bâton de cannelle Préparation Laver puis flamber le poulet préalablement coupé en morceaux. Prendre un fait-tout, y faire revenir le poulet dans le beurre jusqu'à ce qu'il dore. Ajouter l'oignon émincé, les pois chiches, le bâton de cannelle, le sel, le poivre. Mélanger tous les ingrédients afin qu'ils s'imprègnent des épices. Mouiller d'un verre d'eau puis couvrir le fait-tout et laisser cuire à feu modéré. Lorsque le poulet est à demi-cuit et que la sauce a réduit, la recouvrir avec l'eau qui reste et terminer la cuisson toujours à feu moyen. Pendant ce temps, éplucher les pommes de terre, les laver puis les couper en forme de frites assez épaisses et régulières. Faire chauffer l'huile de friture et y faire cuire les pommes de terre sans les dorer. Réserver. Lorsque la sauce est fin prête, prélever la viande et laisser réduire de moitié. Dans un plat de service, disposer les pommes de terre frites et les morceaux de poulet. Arroser de sauce. Parsemer de persil haché et d'oignon coupé finement. Ce plat s'accompagne d'une bonne salade de poivrons et de tomates.