«La mauvaise qualité d'internet n'est pas due à la rareté de la bande passante internationale comme le pensent certains, car elle est disponible en quantité». La déclaration est du ministre de la Poste et des TIC, M. Moussa Benhamadi. Lyas Hallas - Alger (Le Soir) M. Benhamadi, qui a effectué une visite hier à Alger pour inspecter les bureaux de postes et autres agences Actel, a estimé que la priorité de son département est plutôt l'extension du réseau de téléphonie fixe. «Si nous n'améliorons pas le réseau, la bande passante sera là mais, pas exploitée. Notre priorité est donc d'étendre ce réseau, conçu à un moment donné et qui ne répond plus à la demande sans cesse croissante. Nous avons un programme d'assainir le réseau actuel en remplaçant le cuivre par la fibre optique pour toutes les cités de plus de 1 000 habitants, doter les nouvelles villes par des lignes téléphoniques. Le programme inclut deux millions de nouvelles lignes», a-t-il souligné. Dans ce contexte, le ministre a regretté qu'il n'y ait pas de concurrents pour Algérie Télécom dans ce segment de télécommunications car, a-t-il dit, seule la concurrence peut garantir l'amélioration des prestations de service. «La loi promulguée en 2003 a libéré le marché des télécommunications et la preuve, il y trois opérateurs de téléphonie mobile. Malheureusement, je dis bien malheureusement, l'opérateur qui s'est lancé dans la téléphonie fixe n'a pas consenti les investissements qu'il fallait pour pouvoir rentabiliser son activité et a disparu du marché. Ainsi, Algérie Télécom se trouve dans une situation de quasi-monopole. Et malgré les efforts déployés pour répondre à la demande, l'offre reste insuffisante», a-t-il indiqué. Il a, par ailleurs, démenti les statistiques de base de l'Union internationale des télécommunications (UIT) qu'utilisent les spécialistes pour analyser le taux de pénétration et le coût d'internet dans un pays donné. La bande passante internationale dont la carence est la cause principale de la cherté d'internet et la faiblesse du débit en Algérie, n'est pas, selon M. Benhamadi, de 46 gigabits par seconde comme l'avait précisé l'UIT mais, «tourne autour de 150 gigabits/seconde et n'est exploitée qu'à hauteur de 75 %.». Du coup, le chiffre balancé par le ministre des TIC place l'Algérie en deuxième position au niveau maghrébin, juste derrière le Maroc (300 gigabits) et avant la Tunisie (82 gigabits). Il faut, néanmoins, noter que l'Algérie est la seule parmi ces pays qui ne dispose pas encore d'internet mobile. L'arrivée de la 3G peine, en effet, devant la réticence des pouvoirs publics justement. M. Benhamadi, qui avait lui-même annoncé son lancement pour le 1er trimestre 2013, évite désormais d'en parler. «Vous avez annoncé la 3G pour le premier trimestre 2013 mais, nous au troisième trimestre, nous n'avons rien vu venir. Les cahiers des charges ne sont même pas encore prêts selon les opérateurs», s'interroge-t-on. Et au ministre de répliquer : «G'rib inchallah ! (Bientôt si Dieu le veut, ndlr).»