Le gouverneur du Michigan (nord), Rick Snyder, a déclaré hier que la décision prise la veille de déclarer Detroit en faillite était «l'occasion de mettre fin à 60 ans de déclin» et de revenir avec une nouvelle ville, «plus forte et meilleure». Etendard de l'automobile triomphante au début du XXe siècle, Detroit est devenue jeudi la plus grande ville américaine à se déclarer en faillite, dernier acte en date de la lente agonie de «Motor City». Intervenant hier lors d'une conférence de presse, le gouverneur Snyder a défendu cette décision et tenté d'apaiser les inquiétudes des habitants de la ville. «Nous voulons rassurer les citoyens de Detroit : tout va continuer à fonctionner normalement», a-t-il lancé. «Le moment est venu de remettre Detroit sur les rails», a-t-il ajouté. «Réglons le problème de la dette. Réglons le problème des services publics. Aujourd'hui, nous avons l'occasion de mettre fin à 60 ans de déclin. Nous allons revenir avec une ville plus forte et meilleure », a-t-il insisté. Façade de l'Amérique triomphante des années 1950, cette grande ville industrielle du nord des Etats-Unis offre à présent un paysage de désolation, avec ses gratte- ciels désertés dans le centre, ses usines en ruine et ses maisons délaissées. Sa dette accumulée est vertigineuse : 18,5 milliards de dollars. Acculée, la municipalité avait déjà prévenu le mois dernier qu'elle serait obligée de faire défaut sur une partie de cette somme. En sautant le pas, Detroit devient ainsi la plus grande ville du pays à se mettre en faillite. «Nous sommes arrivés à un point où l'on ne peut plus continuer à repousser éternellement le problème», a déclaré, aux côtés du gouverneur, Kevyn Orr, expert responsable de la gestion des crises. Ce dernier avait été mandaté par Rick Snyder pour sortir de l'ornière. «Remettons Detroit sur le bon chemin pour qu'elle redevienne une belle et grande ville, c'est capital pour l'ensemble de l'Etat du Michigan», a encore déclaré M. Snyder. Prochaine étape : un juge devra désormais dire si Detroit peut se placer sous la protection de la loi sur les faillites qui lui permet de renégocier sa dette.