Le 8e Festival culturel national de la chanson chaâbi, réunissant trente-deux jeunes interprètes de différentes régions d'Algérie venus concourir pour le premier prix, a débuté vendredi soir à Alger. Le coup d'envoi de cette manifestation annuelle dédiée à la musique populaire a été donné à la salle Ibn Zeydoun (Alger) par le nouveau commissaire du festival, Noureddine Boukhatem, en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, des membres du jury, composé de spécialistes du genre et présidé à titre honorifique par Boudjemaâ El Ankis, ainsi que d'un public assez nombreux. Le commissaire du festival a rappelé, dans son discours d'ouverture, que cette édition était «centrée sur la jeunesse» et accordait une plus «grande importance à la formation artistique des candidats» à travers la limitation de l'âge des participants (entre 18 et 40 ans) et l'organisation, durant le festival, de sessions de formation musicale et technique. La première soirée du festival a vu le passage sur scène de quatre candidats, Mohammed Amine Kardjada de Chlef, Hania Bakhti de Tipasa, Djamel Razzouki d'Alger et Kahina Hammouche de Tizi-Ouzou.Les jeunes chanteurs étaient accompagnés d'un orchestre spécialement formé pour le festival, composé d'une instrumentation classique (violons, derbouka, qanoun, flûte, piano, oûd...) en plus d'instruments modernes comme la contrebasse et le violoncelle. Les candidats ont, tour à tour, interprété des qcid du répertoire du melhoun, écrits par des grands poètes maghrébins à l'exemple Mohamed Istafak El Bari, un medh à la gloire du Prophète, composé par cheikh El Alaoui El Mostaghanmi, chanté avec maîtrise en mode ghrib par Mohammed Kerdjada. Djamel Razzouki a interprété, pour sa part, E'dhikr Asbab Koul Khir du même auteur, tandis que Hania Bakhti a chanté Talet B'ssidi Had El Ghiba de cheikh Keddour El Alami, suivie de Kahina Hammouche avec El Maw'ouda de Sidi Lakhdar Benkhlouf. Kahina Hammouche, dont la prestation a été remarquée malgré les quelques erreurs d'interprétation dues au stress de se produire en public, a fait part de «sa joie» d'être sélectionnée pour la phase finale du festival, ajoutant que c'était pour elle «un véritable défi en tant que femme de chanter le chaâbi», un genre généralement réservé à la gente masculine. Un hommage a, par ailleurs, été rendu en deuxième partie de soirée au poète algérien décédé en avril dernier, Mustapha Toumi, à travers les prestations de Nassim Boor et Mourad Zediri, respectivement lauréats en 2012 et 2010 qui ont interprété Rayha win et Soubhan Allah ya l'tif, deux célèbres poèmes du défunt. Le 8e Festival national de la chanson chaâbie se poursuit à Alger jusqu'au 26 juillet avec des récitals de candidats et d'anciens lauréats, en plus de conférences sur la poésie populaire, organisées en marge des soirées.