L'importance des for�ts estim�es � 48 000 ha — 23100 de ch�ne-li�ge, 5 500 de ch�ne zen, 3 500 de ch�ne afares et 2 500 de ch�ne vert... —, le nombre �lev� de villages (600) enclav�s dans les for�ts de la wilaya et la fr�quence des incendies en saison estivale, une moyenne de 100 par an au cours de la derni�re d�cennie, n�cessitent que l'on organise r�guli�rement des journ�es portes ouvertes sur les for�ts pour sensibiliser les citoyens � la sauvegarde du patrimoine forestier. C'est ce que vient de faire la Conservation de Tizi-Ouzou au sein m�me de son si�ge, tr�s visit� en la circonstance. C'est l'occasion de chercher � savoir que fait-on pour la protection, le d�veloppement et l'exploitation rationnelle des for�ts. Pas grand-chose, si l'on consid�re les moyens humains, mat�riels et financiers insignifiants allou�s � ce secteur vital pour l'environnement et l'�conomie rurale. Un seul a�ronef pour les wilayas de B�ja�a, Bouira et Tizi-Ouzou et pour un double front, la lutte antiacridienne et contre les feux de for�t. C'est plus que d�risoire compte tenu de l'�tendue territoriale et foresti�re des trois wilayas et de la moyenne annuelle des incendies qui s'y d�clarent. Pire, ces manques du secteur ne sont m�me pas compens�s par une large implantation de la Protection civile elle-m�me sous-�quip�e. Un seul CCF tr�s v�tuste et 5 camions de 500 litres chacun pour la Conservation des for�ts de Tizi-Ouzou charg�e des 48 000 ha de for�ts diss�min�s aux quatre coins de la wilaya sans compter les 67 000 autres ha de maquis et broussailles, sujets aux multiples agressions. Pr�tendre combattre les feux de for�t dans ces conditions est carr�ment illusoire, voire ridicule sachant que l'on enregistre jusqu'� 25 foyers d'incendie par jour en p�riode de canicule. 1 235 incendies ont �t� enregistr�s entre 1 993 et 2004, soit une moyenne de 100 par an, ayant engendr� la perte de 20 324,50 ha de for�t non compris les maquis et broussailles dont les superficies incendi�es sont �valu�es � pr�s de 16 000 ha. Les pertes financi�res correspondant aux 36 175,50 ha de for�ts d�vor�s par le feu sont estim�es � 2 301 449,50 DA. En fait, la protection de nos for�ts est laiss�e � la providence, elle d�pend de la pluviosit�, de l'humidit� de l'air, de la vigilance de tous et, une fois l'incendie d�clar�, de la mobilisation des riverains et, en attendant l'arriv�e des agents de la Protection civile, de la vitesse du vent. Un vent fort accentue les d�g�ts, avec une bonne pluviosit� la r�g�n�ration des for�ts de ch�ne-li�ge, zen, afares... s'effectue naturellement au bout de deux ans, selon un sp�cialiste du terrain. Mise � par la for�t de Boumehni de pin d'Alep enti�rement d�truite, 70 � 80 % des for�ts br�l�es se sont reconstitu�es. L'ins�curit� qui a pr�valu au cours de la d�cennie �coul�e explique largement l'�tat d'abandon dans lequel se trouvent nos for�ts, elle s'est �rig�e en obstacle � toute action soutenue de pr�servation, de d�veloppement et d'exploitation rationnelle des richesses foresti�res. Elle a au contraire, facilit�, toutes les agressions visant ce patrimoine, les incendies, les abattements, les d�frichements pour des besoins agricoles, les d�p�ts d'ordures m�nag�res et de gravas. Le plus grand nombre d'incendies correspond aux ann�es de forte activit� terroriste, 168 en 1993, 265 en 1994, 195 en 1997, 187 en19 99, 196 en 2000 les ann�es 95, 96 et 98 ont fait exception en enregistrant respectivement 65, 10 et 40 incendies. Quant au d�veloppement, il a vis� essentiellement la r�habilitation des plantations de ch�ne-li�ge, essence principale de la r�gion pr�sentant un int�r�t �conomique plus important que les autres esp�ces, par la pr�servation, la reprise des plantations incendi�es et l'am�nagement ou la cr�ation d'infrastructures ad�quates pour leur protection et leur exploitation. Le reboisement ou repeuplement qui a pr�valu jusqu'en 2000 est, maintenant, orient� vers les plantations d'arbres fruitiers qui int�ressent les riverains des for�ts et les citoyens des r�gions rurales en g�n�ral sachant qu'il contribue � l'am�lioration de leurs conditions de vie, indique un autre sp�cialiste de la Conservation, signalant tout de m�me un programme de plantation de 100 ha de ch�ne-li�ge pr�vu pour cette ann�e 2004. Les programmes de d�veloppement tournent aussi autour des PPDR initi�s depuis deux ans, ils sont au nombre de 20 parmi lesquels 14 sont valid�s et 6 sont lanc�s � travers les communes d'Illoula, d'Agribs, de M'kira, d'A�t Agoucha et d'A�t Yahia visant un � dix villages. Ces programmes de d�veloppement rural de proximit� portent sur les plantations fruiti�res, l'ol�iculture, la viticulture, l'apiculture et l'acquisition de machines � coudre. L'enveloppe globale consacr�e aux 6 programmes lanc�s est de 23 millions de dinars consomm�s � niveau de 4 millions de dinars. Les autres programmes portant sur 87 millions de dinars dont 66 460 000 sont engag�s et 47 millions d�j� consomm�s, selon le m�me responsable de la Conservation qui avance un chiffre de 2 381 ha d'arbres fruitiers plant�s au cours des ann�es 1999 et 2000. Sur une p�riode de 15 ans (1990/2004), la protection de bois n'a franchi que 7 fois le seuil de 7 000 m3 � cause de l'ins�curit�, des incendies, du manque de performance des entreprises et de l'absence d'acqu�reurs pour le ch�ne, trop dur pour les scieries aux �quipements v�tustes. M�me la SNTF qui avait un projet pour la production de traverses s'est d�sist�e. Le seul d�bouch� reste l'ENATB de B�ja�a toujours en ligne pour le bois de trituration. Le bois dur semble vou� � la construction de chalets pour les centres et colonies de vacances, du moins si l'on croit les explications des concern�s. Tous les projets de scieries envisag�s dans le cadre de la r�sorption du ch�mage, par les walis qui se sont succ�d� � la t�te de Tizi- Ouzou depuis pr�s de 20 ans, se sont av�r�s n'�tre que de la poudre aux yeux. Plus r�aliste compte tenu, sans doute, de l'�chec de ses pr�d�cesseurs, l'actuel wali cherche � encourager la cr�ation de petites entreprises de 3 � 4 personnes dot�es d'un tracteur agricole, d'une remorque- benne et de 3 tron�onneuses pour le ramassage de bois mort en vue de sa revente aux citoyens des villages montagneux.