Les forces de l'Armée nationale populaire (ANP) ont déclenché, hier à l'aube, une rapide et importante opération de ratissage dans la localité d'Aghzouane et le lit de l'oued Sebaou, et ce à quelques centaines de mètres de la ville de Baghlia, à l'est de la wilaya de Boumerdès. Un groupe de terroristes appartenant à ce que fut la grande katibate El Ansar est encerclé. Il est composé, selon nos informations, de 7 éléments, tous natifs de Baghlia. Les terroristes sont réfugiés dans une casemate creusée dans le lit de l'oued Sebaou, pas loin de la ville. Un membre de cette seriate aurait été abattu, indiquent nos sources. Pour l'heure, l'armée a entouré cette opération d'un black-out total, rendant l'obtention d'informations fiables très difficile. L'opération est toujours en cours et le bilan va certainement être revu à la hausse. Des soldats spécialisés dans le combat rapproché ont été dépêchés sur les lieux de même que de gros engins du génie militaire sont utilisés pour l'aménagement des accès aux troupes. Une partie de la RN 25 reliant Tadmait (Tizi-Ouzou) à Dellys est fermée dans la partie qui traverse Baghlia. Sur le pourquoi du déclenchement rapide de cette opération, une indication nous a été fournie. Il s'agit de la capture, à quelques heures qui ont précédé le déclenchement de cette opération, d'un terroriste par les éléments des services secrets de l'armée. Ce dernier aurait fourni des informations aux enquêteurs concernant notamment la présence de ses complices aux lieux indiqués. A noter que parmi ce groupe cerné par les services de sécurité se trouverait H. Djamel, l'assassin de l'ancien maire de Baghlia, Idir Mohamed (47ans). Le maire de Baghlia, également ancien patriote, qui a été élu en 2007 sur la liste du Front de libération national (FLN), a été assassiné en août 2010 au seuil de son domicile par un jeune de la municipalité. Ce dernier, par cet acte, devait prouver à son émir qu'il était un assassin avéré avant d'être accepté par la secte. Ne pas quitter le triangle d'or quel qu'en soit le prix Après avoir passé un Ramadhan, propice selon les salafistes au Djihad,et les fêtes de l'Aïd El Fitr dans la tranquillité, voilà que la population de cette ville à vocation agricole renoue avec la violence terroriste que lui impose le résiduel de la katibate El Ansars. Avant le déclenchement de cette opération, les terroristes qui ont grandement perdu de leurs capacités de nuisance, se contentaient d'entretenir la peur, singulièrement, parmi des fellahs de cette vallée, fort aisés en matière de revenus agricoles. L'implantation de la casemate dans le lit de l'oued a une explication économique. Les djihadistes gèrent le pillage et le trafic du sable dans l'oued notamment dans la partie se trouvant sur le territoire de la wilaya de Tizi-Ouzou. Le rançonnement des fellahs, particulièrement les vignerons qui produisent, sur des milliers d'hectares, le raisin le plus cher de l'Algérie – le Sabéne — et la gestion de l'extraction illégale du sable qui rapportent des milliards quotidiennement aux terroristes. Il y a lieu de rappeler que le plus grand nombre de kidnappings qui ont été opérés par les terroristes, ont été organisés dans cette partie de l'Est de la wilaya de Boumerdés. Ne pas quitter le triangle d'or, région comprise entre Cap Djinet, à l'Ouest, Baghlia, au centre et Dellys à l'Est en passant par Sidi-Daoud et Benchoud, est vital pour Aqmi. Et pour cause cette région est la source de financement des activités criminelles des émirs qui écument la zone 2 (centre du pays) telle que définie par le GSPC avant sa mutation en Aqmi. Eliminer donc ce groupe revient à dire que c'est l'une des sources de financement des salafistes armés qui se tarira.