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LETTRE DE PROVINCE
Le palais, le DRS et le toilettage ministériel
Publié dans Le Soir d'Algérie le 14 - 09 - 2013


Par Boubakeur Hamidechi
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Après 137 jours d'invalidité, Bouteflika annonce donc son retour à la barre. Contraint, durant toute une période, de céder les clés de l'Etat au binôme Sellal-Gaïd Salah, le revoilà enfin qui manifeste son autorité en prenant deux décisions majeures. Il manquait, certes, à cette opération de communication la spectacularisation de l'image du Président, posant pour la photo traditionnelle du nouveau gouvernement (et pour cause !) ; cependant, cela n'a guère affecté son impact médiatique. Dès l'instant où l'objectif était de distiller des démentis et de les faire savoir et imposer à travers des limogeages ministériels et de la mise au pas du DRS, son entourage est parvenu indéniablement à remettre en selle le Président. Tout au moins dans le volet qui lui tient le plus à cœur. Celui qui concerne la redéfinition des rapports de force qu'il a toujours entretenus avec les institutions de l'Etat et qui semblaient se dégrader à la suite de sa longue défection. En effet, les briefings du Premier ministre, du chef de l'état-major et bien sûr du frère-conseillé, agissant derrière les rideaux, l'ont-ils convaincu qu'il ne devait en aucune manière poursuivre son mandat en roue libre. Encore moins garder la possibilité de pouvoir se remettre en perspective pour l'après-avril 2014. Tant que le ménage n'est pas fait dans l'immédiat, il risquerait alors d'être, dans les mois à venir, la cible d'attaques AD HOMINEM et de campagnes de contestation qui l'affaibliraient et le priveraient, au moment voulu, de la possibilité de peser sur la manière dont se fera sa succession au cas où il s'estimerait ne plus être en mesure de postuler une quatrième fois. Comme un train en cache toujours un autre, l'avènement de ce mercredi n'est donc pas tant dans cet exercice des chaises musicales et des promotions – démission du gouvernement. Il est précisément dans le sibyllin entrefilet consacré au transfert des prérogatives sensibles du DRS vers les Tagarins où la hiérarchie militaire, incarnée par un général encore actif malgré son grand âge, demeure acquise à son autorité. Et c'est surtout cette décision lourde de sens et surchargée d'arrière-pensées que Bouteflika a voulu imposer dans la discrétion sémantique et en toile de fond d'un remaniement gouvernemental dont la résonance très «grand public» lui permettait d'amortir l'effet dans l'opinion. Mais cela n'a échappé à personne. Car il est clair que le chef de l'Etat a agi dans ce domaine pour des motifs inavoués bien que sa démarche soit en soi formellement cohérente. Car «l'Etat-DRS» dont il se plaint en secret, depuis que les révélations sur les scandales de son clan se sont étalées sur la place publique, c'était quand même lui qui l'avait dopé au fil de ses mandats. Dans son art de gouverner, n'a-t-il pas toujours joué sur la dualité soupçonneuse des organismes militaires ? Après le clash avorté à la veille des présidentielles de 2004, lorsque le chef de l'état-major Lamari eut exprimé une certaine hostilité à son égard, ne fut-il pas celui qui a décidé d'étendre les prérogatives de la «maison» Tewfik. Par le biais notamment du décret de 2008 portant création d'un pôle de flicage tous azimuts (SCPJ), il pensait se rassurer contre les velléités des Tagarins après le soutien que lui avait assuré en 200-2009 le DRS. Or, cette fois, il opte pour la stratégie inverse comme dans un jeu de balancier. Il opère par le procédé de «l'artichaut » isolant simplement le centre suspect en le dépouillant de ses relais de «nuisance». C'est que pour tous les pouvoirs algériens, et Bouteflika ne fait pas exception, les «services », comme on les nomme communément, se doivent d'abord de sécuriser le régime et accessoirement les intérêts du pays. Ils n'existent et prospèrent en toutes circonstances que sur ce gentlemen agreement qui cèle leur connivence au détriment de l'Etat de droit. C'est ainsi que la mission primordiale du renseignement a toujours été de mettre en fiche la société tout en escamotant les turpitudes des parrains. C'était peut-être ce qu'a dû oublier cette officine dans sa mégalomanie de puissance. Qu'aujourd'hui Bouteflika lui trouve des défauts répréhensibles après en avoir usé comme bouclier ne fait certainement pas de lui un républicain ni un scrupuleux défenseur des libertés publiques. Il est trivialement dans le sordide règlement de compte au moment où son entourage sent le vent du boulet siffler à leurs oreilles. Confortant les pouvoirs du chef de l'état-major en reconfiant à l'armée certaines fonctions sensibles et en l'impliquant formellement dans les rouages de l'exécutif (n'est-il pas dorénavant vice-ministre de la Défense), il vise évidemment à neutraliser la «parole» de la muette mais de surcroît il transgresse une des règles fondamentales de la Constitution : celle de la séparation des pouvoirs. Car, depuis quand le chef des armés en poste, a-t-il la possibilité de s'impliquer dans les missions de l'exécutif ? Le Bouteflika «nouveau» est décidément parfaitement résumé dans ce genre de confusion des règles de fonctionnement de l'Etat. Ce fichant souverainement du formalisme constitutionnel dans le contexte actuel, il n'a, pour unique préoccupation, que le démantèlement d'un DRS menaçant par ses dossiers secrets afin de le remplacer par une officine semblable mais à condition qu'elle se mette à son service. Pour ce faire, il s'est recomposé un nouveau clan (Sellal, Gaïd Salah, Belaïz, Louh et l'inévitable Saïd B.) qui aura la charge de baliser l'ensemble de ses interventions avec pour seule cible la diabolisation d'un organe de l'armée qui, par deux fois, lui a fait la courte échelle pour sa carrière (2004-2009). C'est par conséquent un bras de fer qui se dessine et dont, certainement, seuls les fliqués anonymes de ce pays ne se réjouiront pas. Des têtes de pouvoir peuvent tomber, la police politique reste. Telle est la morale de cet affrontement à distance dont la République est la seule perdante.


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