Au premier jour de la campagne électorale, des candidats piétinent sur l'espace réservé à l'affichage des autres candidats, alors que dans certains quartiers populaires, la population n'a pas fait dans le détail : toutes les affiches ont été arrachées des panneaux réservés à cet effet. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - A Alger, sur la majorité des panneaux d'affichage, pourtant numérotés et répartis entre les six candidats à la présidentielle, figurent soit les portraits de Bouteflika, soit ceux de Ali Benflis. Ainsi, et au premier jour de la campagne électorale, on piétine déjà sur le territoire de ses concurrents. C'est la course vers les panneaux et l'exemple le plus édifiant est peut-être celui du Val d'Hydra, où sur un panneau de six cases figure seulement l'affiche du président sortant. Les autres ont, bien entendu, été arrachés. Un peu plus loin, à hauteur de l'ambassade de France, les affiches de Ali Benflis occupent l'ensemble des panneaux au détriment des autres candidats. Aussi, au niveau de la fontaine de ce quartier huppé de la capitale, une banderole des comités de soutien d'Abdelaziz Bouteflika est haut perchée sur un arbre. Même les murs n'échappent pas à l'affichage anarchique, où une série interminable de portraits défigurent le décor. A El Biar, par contre, les panneaux sont pratiquement vierges, avec comme seule case occupée, celle de celui qui veut succéder à lui-même pour la quatrième fois. Idem, à El Mouradia, où seule l'affiche d'Abdelaziz Bouteflika est visible et d'ailleurs correctement placardée sur la case numéro trois. C'est pratiquement le même schéma à hauteur de Ben Aknoun et les autres communes des hauteurs d'Alger où aussi le candidat Ali Benflis partage l'espace. Au niveau des quartiers populaires, pour ne citer que Belouizdad, Hussein Dey et El Harrach, presque aucune affiche ne figure sur les panneaux. Ce n'est pas qu'il n'y a pas eu d'affichage, mais des mains hostiles ont vite arraché les portraits des six candidats pour exprimer leur peu d'espoir de voir réellement l'Algérie se doter d'un Président démocratiquement élu le 17 avril 2014.