Le ministre tunisien de la Culture, Mourad Sakli, a annoncé cette semaine la restitution, début avril, aux autorités algériennes, du masque de Gorgone, une pièce archéologique précieuse et rare, affirmant que cette pièce «constitue un bien appartenant au peuple algérien». «Toutes les procédures légales afférentes ont été parachevées à cet effet», a affirmé le ministre tunisien dans une déclaration à l'APS précisant avoir adressé une invitation à son homologue algérienne, Mme Khalida Toumi, pour se rendre en Tunisie début avril et réceptionner le «masque de Gorgone, un bien appartenant au peuple algérien qui est en droit de le récupérer», a-t-il souligné. La question de la restitution aux autorités algériennes de ce «trésor archéologique» a été évoquée à l'occasion de la tenue, le 8 février dernier, de la Grande commission mixte algéro-tunisienne, co-présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le chef du gouvernement tunisien, Mahdi Jomaa. Le masque de Gorgone, en marbre blanc, a été volé en 1996 du site antique d'Hippone (Annaba) dans l'Est algérien avant d'être retrouvé à l'intérieur de la maison de Sakhr el Materi, gendre du président tunisien déchu, Zine Al-Abidine Ben Ali, après la «révolution des jasmins», rappelle-t-on. Cette pièce archéologique, de plus de 300 kg, a été découverte en 1930 lors des fouilles effectuées par une équipe de l'archéologue français Choupaut, près du site d'Hippone. La presse tunisienne avait indiqué auparavant que le gendre de l'ex-président tunisien était poursuivi pour «trafic de pièces archéologiques, transfert illégal de biens protégés et possession de pièces archéologiques non déclarées.»