Avec ses titres à Indian Wells et Miami, Novak Djokovic s'est totalement relancé lors de la tournée américaine qui semble avoir renvoyé aux calendes grecques le renouvellement annoncé de la hiérarchie mondiale. Pour la première fois depuis 2011, «Djoko» était arrivé aux Etats-Unis sans le moindre titre, après avoir été déchu en janvier de «son» Open d'Australie qu'il avait remporté trois fois de suite. Quatre semaines plus tard, le Serbe a balayé tous ses doutes avec deux trophées et quelques belles statistiques : 43e titre sur le circuit, 4e sacre à Miami, 18e Masters 1 000, qui lui offre la 3e place du classement derrière Rafael Nadal (26) et Roger Federer (21). Plus inquiétant pour la concurrence, à l'image d'un Nadal débordé en finale à Miami (6-3, 6-3), «Djoko» a donné l'impression d'avoir retrouvé son incroyable supériorité de 2011 où il avait remporté 5 tournois du Masters 1 000 et trois des quatre tournois du Grand Chelem. «Je ne sais pas si le Novak de 2011 est de retour, j'espère, tout ce que je peux faire, c'est continuer à travailler et à me préparer pour la saison sur terre battue», a-t-il expliqué après sa démonstration devant Nadal, sa 18e victoire face à l'Espagnol, dont trois de suite, pour 22 au n°1 mondial. 1920 pts d'écart La saison sur terre battue s'annonce palpitante : Djokovic a réduit de plus de 2 000 points à 1 920 points son retard sur «Rafa» au classement ATP, mais le Majorquin arrive sur sa surface de prédilection. S'il n'a remporté aucun des trois grands rendez-vous de la saison (finales à Melbourne et Miami, élimination au 3e tour à Indian Wells), Nadal assure avoir retrouvé la confiance et oublié ses douleurs au dos. «Cette quinzaine est positive pour moi, mon niveau a progressé par rapport à Indian Wells», a assuré l'octuple vainqueur de Roland-Garros. Federer court toujours après son premier succès en Masters 1 000 depuis août 2012 (Cincinnati), mais il s'en est approché à Indian Wells (finale), avant de capituler, physiquement, en quart de finale face au Japonais Kei Nishikori. L'ancien n°1 mondial, désormais conseillé par Stefen Edberg, a confirmé le retour au premier plan esquissé en janvier après une année 2013 terne. Oubliées les douleurs au dos qui l'ont plombé, mentalement et physiquement, le Suisse est désormais 4e mondial, juste sur les talons de son compatriote Stanislas Wawrinka qui a, comme il le pressentait, du mal à digérer son premier titre majeur. 34 Masters 1 000 sur 36 Si Andy Murray, quart de finaliste à Miami et 8e mondial, n'est pas encore revenu à son niveau d'avant son opération au dos, le «Big Four» ou la «bande des Quatre» semble avoir encore de beaux jours devant elle. Pour s'en convaincre, un chiffre : le sacre de «Djoko» à Miami est le 34e succès lors des 36 derniers Masters 1 000 pour l'un d'entre eux. Les jeunes ambitieux font parler d'eux et commencent à se montrer revendicatif, mais ont du mal à s'affirmer à l'exception du Canadien Milos Raonic, qui a grimpé au 10e rang mondial, alors que Grigor Dimitrov et Ernests Gulbis en sont toujours au rayon de promesses. A suivre aussi l'évolution du revenant ukrainien Alexandr Dolgopolov désormais 22e après sa demi-finale à Indian Wells et son quart de finale à Miami. Sur le circuit féminin, l'heure n'est pas non plus au changement ou encore au rajeunissement : les trois lauréates de l'Open d'Australie, Li Na, d'Indian Wells, Flavia Pennetta, et de Miami, Serena Williams, ont en point commun leur âge, 32 ans. Alors que ses plus jeunes rivales, comme la Polonaise Agnieszka Radwanska, la Bélarusse Victoria Azarenka éliminée d'entrée à Indian Wells et absente sur blessure à Miami, ou la Russe Maria Sharapova, se cherchent, Serena Williams semble désormais lancée après son sixième sacre en Floride et prête à rééditer son extraordinaire année 2013.