Jadis, le pouvoir de l'isolation thermique n'était détenu que par un seul et unique matériau, à savoir le liège. Les qualités mécaniques et physiques de cet élément en font un champion toutes catégories de l'isolation. Cette matière naturelle à performances incontestables faisait partie de ces matériaux exclusivement réservés aux infrastructures de base de toutes les institutions. Si cette denrée forestière se fait aujourd'hui rare et se retrouve reléguée au second plan dans les magasins spécialisés c'est parce que beaucoup d'autres éléments artificiels sont venus se «hisser» dans les combines de cette théorie de l'isolation. Dans l'optique écolo-économique justement, l'entreprise nationale ENL spécialisée dans la fabrication des panneaux en liège à Béjaïa, vient de passer à une vitesse supérieure à travers des démarches de sensibilisation auprès des institutions de l'Etat aux fins de la vulgarisation de ce produit écologique pour les besoins de nouvelles constructions. «Soucieuse de contribuer à la préservation de notre environnement et à l'amélioration de nos constructions notamment les équipements publics tels que les hôpitaux, les écoles, les universités et les laboratoires, l'entreprise publique économique Béjaïa-Liège, spécialisée dans la fabrication des panneaux d'isolation en aggloméré noir expansé, vous interpelle pour solliciter votre intervention auprès des organismes relevant de votre département en vue d'utiliser notre produit sain, solide et 100% économique dans l'isolation phonique et thermique», avait écrit M.M. Himrane, le tout nouveau responsable de l'entreprise de Béjaïa, dans une correspondance adressée au chef du gouvernement pour une campagne de sensibilisation à la fois écologique et économique pour la survie de son entreprise qui avait, faut-il le signaler, fait la fierté de la région de la Soummam dans les années 70. Le DG de l'ENL soutiendra que son produit, d'une «grande efficacité contre les basses températures, les fortes chaleurs, contre les vibrations, ne se dégrade en aucun cas sous l'effet de l'âge». Selon toujours le directeur général de l'ENL, les panneaux en liège supportent l'humidité et l'eau sans se tasser ou perdre de leurs qualités. «Nos panneaux freinent le feu et grâce à leur performance en termes d'isolation tant thermique que phonique, ils résistent aux insectes et aux rongeurs.» «Allier performance et simplicité, c'est une philosophie que nous retrouvons avec le liège qui, tout en étant efficace dans ses fonctions, constitue un matériau naturel, pur et facile à utiliser. Il est vrai que le panneau d'aggloméré noir expansé pur reste plus cher que les autres isolants, mais l'investissement qu'entreprend le pays mérite vraiment réflexion, car ce matériau a une grande qualité que n'ont pas toujours les autres isolants», explique le premier responsable de l'ENL de Béjaïa. L'utilisation des panneaux d'aggloméré par le secteur du bâtiment va indirectement développer la surface d'implantation du chêne-liège pour mieux protéger l'environnement et constituera une très belle opportunité pour la création de milliers d'emploi direct et indirect. A noter, par ailleurs, que Béjaïa-Liège est une unité qui a été créée en 1933 avant d'être nationalisée au lendemain de l'indépendance du pays plus précisément en 1963. Elle est spécialisée dans la transformation du liège aggloméré noir expansé et emploie 60 travailleurs qui veillent à la survie de leur entreprise. L'ENL de Béjaïa compte parmi les plus importantes unités actives du pays grâce au savoir-faire de son personnel. En attendant une éventuelle rénovation dans le cadre de la mise à niveau des entreprises, l'unité, qui demeure unique dans son genre, continue à produire un liège de renommée mondiale. Kamel Gaci Protestations dans les bidonvilles de Bouira Le wali demande de la patience et de la compréhension Au moment où la tension allait crescendo au sein des habitants des 5 bidonvilles de la ville de Bouira, avec des protestations qui ont été marquées par des interpellations au quartier «Château d'eau» où deux jeunes ont été mis sous mandat de dépôt par le juge instructeur mardi dernier, le wali de Bouira, Nacer Maâskri a effectué ce mercredi une sortie sur terrain pour lancer officiellement la construction de 1 422 logements de type LPL au lotissement Kessouri. Sur place et après avoir appelé les entreprises engagées dans ce programme à redoubler d'efforts afin de livrer ces logements dans les délais impartis, le wali a, lors d'un point de presse improvisé sur place, évoqué la question de ces protestations récurrentes des habitants des bidonvilles. Ainsi, sur ce sujet, le wali dira que les différents programmes de construction de logements permettront d'atténuer cette demande mais les citoyens doivent être patients. Aussi, pour le cas de ces cinq bidonvilles de la ville de Bouira, le wali dira que ces familles seront toutes relogées mais l'Etat ne pourra pas reloger tout le monde en même temps. Concernant les logements qui sont en cours d'achèvement dans la commune de Bouira, le premier magistrat de la wilaya dira qu'effectivement, il y a plus de 400 logements qui sont en phase finale et devront être achevés et livrés avant la fin de l'année en cours mais, ces logements ne sont pas systématiquement réservés au recasement. Là, il rappelle que dans la commune de Bouira, il y a plus de 8 000 dossiers de demandeurs de logement sociaux et que l'Etat se doit d'affecter un quota pour cette catégorie de population qui n'a pas bénéficié de logements depuis 2003. Outre ce problème, le wali rappellera que les habitants des bidonvilles ne sont pas étrangers à certains blocages, notamment de la part de ceux qui réclament jusqu'à six logements en compensation de la démolition de leur habitation précaire. Le wali évoquera également le cas de la cité évolutive construite du temps colonial dans le cadre du plan de Constantine en 1958 avec des habitations de 48 m2 et dont les familles - plus de 120 - doivent être relogées dans les meilleurs délais dans des habitations décentes. En somme et à l'adresse des habitants de ces bidonvilles, le wali dira que ces cinq bidonvilles seront tous démolis et les familles recasées mais que ces familles patientent un peu et acceptent leur recasement d'une manière graduelle puisque l'Etat ne pourra jamais recaser tout le monde à la fois. Enfin et concernant les autres catégories de demandeurs de logement, le wali dira que la wilaya a déjà bénéficié de 3 500 logements de type location-vente et 2 000 de type LPP. Cela outre les 6 000 logements LPL et les 3 000 LPA, qui ont été lancés durant l'année en cours. Tous ces logements devront être construits dans les différentes communes de la wilaya sur des assiettes de terrain déjà dégagées. A Bouira, le nouveau lotissement Kessouri où le wali vient de lancer la réalisation des 1 422 logements LPL, plus de 44 hectares sont dégagés dans le cadre de la distraction des terres agricoles au profit de la wilaya pour l'extension de la zone urbaine.