Le Premier ministre Abdelmalek Sellal souhaite un engagement plus important des investisseurs français. Jeudi, au terme de sa visite, Jean-Pierre Raffarin a indiqué que «la feuille de route» des projets futurs sera discutée lors de la venue de Jean-Marc Ayrault à Alger. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) Alger ouvre grandes les portes aux industriels français. Une injonction plus qu'une invitation, à en croire Jean-Pierre Raffarin. L'envoyé spécial du président français chargé des relations économiques avec l'Algérie a révélé, jeudi, que Abdelmalek Sellal lui a soumis une véritable «feuille de route». «Le Premier ministre nous a fixé une feuille de route, d'ici la visite de Jean-Marc Ayrault au mois de décembre. Il nous a signalé plusieurs pistes importantes. Tout ce qui touche notamment à l'agro-industrie. Nous allons nous mobiliser pour que des partenaires importants présentent des projets significatifs», a indiqué l'ancien Premier ministre français au terme d'un point de presse animé avec le ministre du Développement industriel et de la promotion de l'investissement, Amara Benyounès. Outre l'agroalimentaire, le gouvernement algérien souhaite que les entreprises françaises s'impliquent dans les secteurs du logement social, des équipements de santé et des infrastructures portuaires. Raffarin n'a pas hésité à annoncer la réponse de la partie française : vous aurez tout, mais il faut faire vite, «très vite». «Les deux gouvernements veulent multiplier les projets de coopération. Ce qui est clair, c'est qu'il faut aller très vite dans un monde où la vitesse est un élément très important du développement.» Sur un ton solennel, le représentant du président de la République française — pays qui compte 3,23 millions de chômeurs — annonce que les futurs projets ont pour objectif de créer des emplois. «Nous sommes très motivés avec cette perspective de créer de l'emploi puisque les efforts que nous développons ont un objectif économique et social pour créer de l'emploi, ici, en Algérie sur des projets partagés et avec des perspectives de développement durable pour notamment la jeunesse algérienne.» Pour sa part, Amara Benyounès a laissé entendre que tous les litiges ont été réglés à l'occasion de la visite de l'envoyé spécial du président français chargé des relations économiques avec l'Algérie «Les dossiers avancent bien. Mais le potentiel entre des relations économiques est extrêmement important et nous devons aller plus loin que ce que nous avons déjà réalisé (...) Tous les dossiers de coopération économique et industrielle algéro-française avancent bien, alors que l'ensemble des problèmes liés à ces dossiers et qui étaient en cours de règlement ont trouvé leur règlement aujourd'hui.» Le ministre algérien ne donnera aucune indication sur les «problèmes». Une chose est sûre, à quelques mois de l'élection présidentielle, l'appel du pied d'Alger à Paris est éminemment politique.