Le soleil se lève timidement sur Ouaga. Hier, au lendemain de la victoire des étalons face à l'Algérie, les Ouagalais semblaient encore groggy par la liesse procurée par Pitroipa et Cie. Face à une sélection algérienne qui a donné ce qu'elle avait dans le ventre, les Burkinabés ont franchi une nouvelle étape dans leur progression matérialisée l'hiver dernier par une place de finaliste à la CAN-2013 en Afsud. Le rêve continue pour la bande à Put. L'entraîneur belge des Etalons n'arrivait pas à exprimer sa joie devant la presse. «Je suis amplement satisfait de ce résultat, même si je reste persuadé que nous avions la possibilité de gagner avec un score plus sécurisant», a-t-il notamment déclaré durant la conférence de presse. Pour le Flamand, l'équipe burkinabé a «mis du temps pour entrer dans le match». Il aura fallu une vingtaine de minutes pour que ses éléments trouvent le bon tempo. «Face à une très bonne équipe algérienne avec des joueurs de qualité, je ne pouvais pas demander plus à mes capés, car ils ont fait le nécessaire sur le terrain», soulignera l'ancien coach de Lierse qui pense que la qualification est plus que jouable même si le déplacement en Algérie est périlleux. «A nous de bien se préparer pour le match retour, qui sera sans nul doute encore difficile. Une chose est sûre, on se déplacera avec la ferme intention de revenir avec la qualification», conclut celui qui pense que la victoire du Burkina Faso n'est pas le résultat du seul Pitroipa «mais de tout le travail fait par le groupe». L'attaquant rennais, très peu en vue en Ligue 1 française cette saison, a, en effet, sorti un grand match face à l'équipe algérienne. Plus que jamais annoncé au Qatar (Al-Gharafa), l'équipier de Kadir à Rennes a tenu sa promesse. Celle de faire parler la poudre sur le terrain, non pas lors des conférences d'avant-match qu'il vomit par-dessus tout. «Je suis quelqu'un de réaliste. Mon rôle est d'apporter ma pierre à l'édification d'une grande équipe du Burkina Faso. Je pense qu'une qualification au Mondial-2014 serait une belle récompense à ce groupe qui est en place depuis quelques années.» «Pit» qui a donné du tournis aux Algériens, samedi dernier, hésite encore à s'enflammer en déclarant que «Le billet du Mondial n'est pas encore en poche, mais nous tâcherons de le composter lors de la très pénible manche de Blida». Parmi la vox-populi, l'enthousiasme voire l'hystérie ont atteint leur paroxysme au sifflet libérateur du Zambien Sikazwe. «Je priais pour que le match se termine. Notre équipe a parfaitement joué le coup. Elle n'était pas à l'abri. Votre sélection est rompue à ce genre de matches. Nous, on continue à travailler pour réussir le palmarès de votre équipe. Maintenant, il reste une manche et je dis qu'Inchallah, nous irons au Brésil» clame un vieil homme rencontré près du Splendid Hôtel, celui qui hébergeait les arbitres du match et leurs responsables.