En attaque, au milieu et dans les buts : le choc entre le Real Madrid et la Juventus Turin devrait occuper tout le terrain du stade Bernabeu ce soir en Ligue des champions, avec le match à distance Buffon-Casillas et les duels directs Pogba-Isco et Varane-Tevez. Casillas-Buffon, entre expérience et mésaventures Gardiens expérimentés et capitaines emblématiques en sélection, Gianluigi Buffon et Iker Casillas ont beaucoup de points communs. Mais quand l'Italien (35 ans) est un titulaire inamovible avec la Juventus, l'Espagnol (32 ans) est remplaçant avec le Real en Liga et titulaire seulement en Ligue des champions. Casillas a dit la semaine dernière vouloir «se battre» pour «jouer tous les jours», sans exclure un éventuel départ au mercato. Avec un temps de jeu réduit à 284 minutes depuis le début de saison, le portier espagnol aura-t-il le même rendement mercredi que Buffon, qui a enchaîné les matches ? Ce dernier a certes connu dimanche ses propres déboires sur le terrain de la Fiorentina, où il a encaissé quatre buts en un quart d'heure pour la première fois de sa carrière. Mais contrairement à «San Iker», «Gigi» a vu tous les boucliers de la légion se lever pour le défendre. «Il nous a habitué à des choses extraordinaires, alors, quand il se limite à l'ordinaire, c'est-à-dire ne pas tout arrêter, les critiques sont excessives», a dit le directeur sportif Beppe Marotta. Le sélectionneur Cesare Prandelli l'a aussi soutenu: «C'est le numéro un, il sera titulaire au Brésil». Pogba-Isco, marquage entre culottés ? Paul Pogba et Francisco «Isco» Alarcon se sont imposés avec culot dans le 11 de départ de la Juve et du Real à la faveur d'un été triomphal -sacre du Français au Mondial des moins de 20 ans, couronnement de l'Espagnol à l'Euro des moins de 21 ans. Auteurs d'un début de saison canon, les deux jeunes joueurs devraient se croiser au milieu du terrain mercredi. Tout Bernabeu n'a d'yeux que pour Isco, arrivé de Malaga cet été et déjà auteur de cinq buts. Son jeu vif et technique, son opportunisme en font le successeur naturel de Mesut Özil au poste de meneur, même s'il a un peu baissé le pied après des débuts en fanfare. Quant à Pogba, il est déjà une star à Turin. «Paul le Poulpe» sait tout faire dans l'entrejeu, il récupère beaucoup de ballons et se projette très vite vers l'avant, entraînant toute l'équipe avec lui. Il est passé devant Claudio Marchisio dans la hiérarchie du milieu, et il est le «juventino» le moins concerné par la rotation décidée par l'entraîneur Antonio Conte cette saison. Déjà auteur de trois buts, la jeune étoile n'a pas encore ouvert son compteur en Ligue des champions. C'est peut-être pour mercredi soir. Tevez-Varane, l'«Apache» et le sheriff Une véritable opposition de styles entre le défenseur propre et élégant et le bouillonnant attaquant. En trois sélections avec l'équipe de France, Raphaël Varane a porté dignement l'étoile des champions du monde 1998 sur sa poitrine. Et il lui faudra afficher l'autorité d'un sheriff pour museler l'Apache Carlos Tevez. Le Français de 20 ans a repris la compétition début octobre près de cinq mois après une opération du ménisque. Toujours aussi sûr et rassurant dans ses interventions, il va devoir surveiller Tevez, vraie plus-value du mercato à Turin. Guerrier aux quatre coins de la pelouse, affamé de ballons, l'Argentin a déjà réussi cinq buts entre Serie A et Supercoupe, mais pas encore en Ligue des champions. Sa position instable sur le terrain, où il n'hésite jamais à décrocher pour aider son milieu, gêne considérablement les défenses qui doivent le surveiller comme un évadé. L'Argentin percute beaucoup, n'hésite pas à dribbler et sait même surgir au bon endroit pour marquer des buts à la «Pippo» Inzaghi. Bref, un poison.