«Au mois de juin prochain, il est prévu un mouvement dans le corps des walis, autrement plus important que celui du mois de septembre écoulé. Il sera basé sur une évaluation approfondie et un choix rigoureux des personnes qui auront la charge de diriger les wilayas ; comme il prendra en compte les spécificités de chaque wilaya», a annoncé, lundi à Annaba, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Tayeb Belaïz. Le membre du gouvernement qui procédait à l'installation officielle du nouveau wali de Annaba, Mohamed Mounib Sandid, a abordé les principaux axes de la feuille de route de son ministère. Il citera de prime abord, celui relatif à la sécurité des personnes et des biens. «Sans sécurité, il n'y a aucun développement socio-économique. L'Etat, responsable de la sécurité du citoyen et de ses biens, doit faire plus pour lui assurer une quiétude, de jour comme de nuit. La sécurité et la stabilité n'ont pas de prix», soulignera-t-il, tout en relevant le devoir du citoyen de s'impliquer et d'éviter la passivité. «C'est malheureux de voir en plein jour et dans des endroits très fréquentés des femmes, parfois enceintes, se faire agresser par des délinquants, sans la moindre intervention des citoyens. Ces aspects négatifs doivent disparaître», insistera encore Tayeb Belaïz. Dans cet ordre d'idées, il annoncera l'ouverture de pas moins de 20 000 postes budgétaires, au profit de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Sur un autre chapitre, le ministre de l'Intérieur précisera les prérogatives dévolues à l'inspection générale du ministère, qui sera à l'écoute des citoyens. Ses membres auront à se déplacer incognito à travers les wilayas pour s'enquérir du bon fonctionnement des collectivités locales (wilaya, daïra et commune). A cet effet, une copie des registres où seront consignées les doléances des citoyens et les suites qui leur seront réservées doit être adressée chaque fin de mois au ministère de l'Intérieur. «L'administration a été créée pour servir le citoyen et non le contraire. Son rôle est de respecter les lois de la République», affirmera Tayeb Belaïz, qui fera savoir que dans quelques semaines, 90% de la paperasse demandée pour des dossiers administratifs disparaîtra, pour arriver progressivement a un seul document pour toute démarche administrative : la carte nationale d'identité. Confronté souvent à des problèmes bureaucratiques inextricables, le citoyen qui a toujours comparé cette situation à du «terrorisme administratif», ne pourra qu'applaudir ces décisions venant alléger des procédures administratives et favorisant un bon accueil, estiment des membres de la société civile, présents à cette cérémonie d'installation. Le ministre de l'Intérieur a brossé un tableau sombre de la situation de l'environnement dans presque toutes les régions du pays. Il ne comprend pas cette dégradation, alors que les moyens humains et financiers, pour un cadre de vie meilleur existent. Prenant le cas de la wilaya de Annaba, il a noté que 24 % seulement du budget des communes a été consommé. «Gouverner, c'est anticiper», estime Tayeb Belaïz. Prenant la parole après son installation par le ministre de l'Intérieur, le nouveau wali d'Annaba, Mohamed Mounib Sandid, a promis de ne ménager aucun effort pour servir la population de cette wilaya, tout en sollicitant l'aide de tous, pour redonner à l'antique Hippone sa réputation de coquette. Premier wali du dernier mouvement, à être installé dans ses nouvelles fonctions, Mohamed Mounib Sandid est un énarque, ayant occupé des fonctions de responsabilité au sein de plusieurs wilayas, avant d'être nommé à la tête de la wilaya d'El Oued d'où il a été muté à Annaba.