Par Kader Bakou En 2002, le scénariste américain Christopher McQuarrie, en voyage à Berlin, visite le Bendlerblock. Il se renseigne sur le complot du 20 juillet 1944. Il est tout de suite fasciné par le fait que les conspirateurs étaient parfaitement conscients de ce qui leur arriverait s'ils rataient leur coup d'Etat contre Hitler. McQuarrie a voulu faire mieux connaître leur histoire. Cela a donné le film Walkyrie avec Tom Cruise, dans le rôle principale. Walkyrie, réalisé par Bryan Singer, a été diffusé cette semaine par la Télévision algérienne. Sorti en 2008, le long métrage retrace, principalement, la tentative de coup d'Etat contre Hitler, du 20 juillet 1944. L'histoire commence en Afrique du Nord. Le colonel allemand Claus Von Stauffenberg pense à la meilleure manière de sauver ses soldats inférieurs en nombre face aux Alliés. Il se pose une autre question : un militaire doit-il servir l'Allemagne ou servir le Führer ? Stauffenberg s'inquiète de voir Adolf Hitler précipiter l'Allemagne, l'Europe et le monde dans le chaos. En 1942 déjà, il tente de convaincre plusieurs officiers supérieurs de la nécessité de renverser Hitler. Des sables du Sahara aux plaines de la Russie. Le 13 mars 1942, Adolf Hitler arrive à Smolensk. Des officiers allemands ont mis au point un plan consistant à abattre Hitler au quartier général de l'Armée du Centre. Mais l'attentat est annulé, quand les conjurés apprennent que Heinrich Himmler, chef de la Schtzstaffel (SS) ne sera pas présent (les SS risquent de prendre le pouvoir devenu vacant). Malgré cela, des conjurés décident d'appliquer un plan de rechange : l'opération «Flash». Avant le décollage de l'avion du Führer, l'officier Schlabrendorff cache des explosifs dans des bouteilles de cognac qu'il confie à Heinz Brandt, l'aide de camp d'Hitler, comme un présent à l'intention d'un général de l'OKW. Mais la bombe, de fabrication britannique, n'explose pas en vol. Schlabrendorff, envoyé d'urgence à Berlin, réussit à récupérer les bouteilles, sans que la tentative d'attentat ne soit éventée. Le colonel Claus Von Stauffenberg revient d'Afrique, gravement blessé. Toujours opposé à la politique d'Adolf Hitler, il décide de rejoindre la résistance allemande. Des civils et des militaires allemands mettent au point l'«Opération Walkyrie», un plan complexe pour éliminer le Führer et mettre en place un gouvernement d'opposition qui va proclamer la fin de la guerre et épargner à l'Europe les destructions. Pour Claus von Stauffengerg et tous ceux qui partagent ses idées, il est impératif de montrer au monde, avant la fin de la guerre, que les Allemands sont opposés au nazisme. «Vive la sainte Allemande» est leur slogan. Le destin et les circonstances vont forcer Stauffenberg, qui n'était qu'un des nombreux conspirateurs, à jouer un rôle de premier plan dans la conspiration. Ainsi, il va diriger le coup d'Etat, destiné à prendre le contrôle du gouvernement. C'est aussi lui qui sera chargé de tuer Hitler dans sa Tanière du loup (Wolfsschanze) en Prusse orientale. La bombe explose le 20 juillet 1944, mais Hitler, blessé, a survécu. La vengeance sera terrible. Aujourd'hui, Claus von Stauffenberg est célébré comme un héros et un symbole de la résistance allemande au régime nazi. Le ministère de la Guerre (Bendlerblock) est devenu un mémorial de cette résistance. Le nom de la rue où il se trouve fut officiellement changé en Stauffenbergstraße. En 2006, à Stuttgart, l'aîné des enfants du colonel von Stauffenberg, Berthold Maria, devenu général de la Bundeswehr, a participé à la cérémonie d'ouverture d'un mémorial, dédiée à la mémoire de son père et à la résistance allemande. K. B.