La production de gaz devrait doubler d'ici 10 ans, selon le ministre de l'Energie. Youcef Yousfi fait état de la découverte de 550 millions de tonnes équivalent pétrole de réserves d'hydrocarbures en 2013. Chérif Bennaceur –Alger (Le Soir) «Nous sommes en train d'œuvrer à (faire) doubler la production de gaz d'ici les dix prochaines années», a déclaré, jeudi, Youcef Yousfi, sur les ondes de Radio Algérie Internationale. Certes, le ministre de l'Energie a reconnu que la baisse de l'activité économique dans certains pays clients, européens notamment, a impacté sur l'exportation de gaz naturel algérien qui a diminué. Toutefois, il considère que cette diminution est «momentanée» et l'accroissement de la production se poursuivra. Youcef Yousfi arguera en ce sens de l'entrée en production de nouveaux gisements, tout en rappelant que les réserves gazières restent très significatives. La production de pétrole devrait également augmenter d'au moins 50% durant les prochaines années, prévoit le ministre de l'Energie qui relève la mise en service de nouveaux gisements. Il reconnaît, certes, que la production actuelle « stagne » à 1,2 million de barils/jour (soit 3% de la production actuelle de l'OPEP). Comme il estime que la baisse de la production est justifiée parfois par des «raisons techniques». Voire, «nous avons pris des retards dans la mise en production de gisements découverts» depuis quelques années, indique-t-il. Néanmoins, l'Algérie devra poursuivre la production et l'exportation des hydrocarbures, une nécessité pour «accélérer» le développement socioéconomique du pays selon M. Yousfi. L'opportunité pour le ministre de l'Energie d'évoquer des «résultats très satisfaisants» grâce à l'intensification effective de l'exploration. Selon M. Yousfi, l'année 2013 a été «une année très positive», marquée par l'augmentation des surfaces d'exploration, l'augmentation des puits forés à hauteur des deux tiers par rapport aux années précédentes. En outre, l'exploration a concerné des bassins «nouveaux», indique-t-il, en évoquant la prise de risques techniques et des forages «plus profonds» (jusqu'à 5000 mètres) et sous des gisements déjà existants, ainsi que le lancement des opérations d'exploration en offshore. Ainsi, il indique la découverte, l'année dernière, de «pas moins 550 millions de tonnes équivalent pétrole de réserves d'hydrocarbures en place. Nous allons voir ce qu'on pourrait en extraire», précise le ministre qui ajoutera que sur les 32 découvertes effectuées en 2013, 29 l'ont été par Sonatrach en efforts propres. «Nous avons compensé ce que nous avons produit auparavant, mais surtout nous avons pu augmenter les réserves nationales d'hydrocarbures conventionnels», relève-t-il. D'immenses réserves d'hydrocarbures non conventionnels Quant aux hydrocarbures non conventionnels (notamment les gaz et pétrole de schiste), l'évaluation des ressources a été déjà finalisée et indique des réserves très considérables et récupérables techniquement, indique Youcef Yousfi. Ainsi, les réserves prouvées sont estimées entre 25 000 et 30 000 milliards de mètres cubes pour le gaz et entre 6 et 10 milliards de barils pour le pétrole. Des actions à titre «pilote» ont déjà commencé, selon le ministre de l'Energie qui indique par ailleurs que Sonatrach a entamé des discussions avec des partenaires étrangers pour lancer dès 2014 l'exploitation de ces immenses ressources. Le quatrième appel d'offres lancé prochainement Ce faisant, la recherche et l'exploitation des hydrocarbures conventionnels et non conventionnels est déjà ouverte à la concurrence internationale. Ainsi, le quatrième appel d'offres (le premier post-amendement de la loi des hydrocarbures en janvier 2013) devrait être lancé prochainement, indique le ministre de l'Energie. «Le dossier est bien avancé et l'Agence nationale de valorisation des ressources en hydrocarbures est en train de finaliser les détails techniques. D'ici quelques semaines, j'espère qu'on pourra le lancer», dira M. Yousfi.