Programmée avant-hier en soirée à Béjaïa, la rencontre MOB-USMA comptant pour la première journée de la phase retour n'est pas allée jusqu'à son terme. La partie fut arrêtée à la 11', soit à peine trois minutes après le but usmiste inscrit par Chafaï pour cause de panne des projecteurs du stade de l'Unité maghrébine. Le directeur du jeu a attendu quarante-cinq minutes conformément au règlement avant de rappeler les vingt-deux acteurs qu'il renvoie définitivement aux vestiaires en arrêtant la partie sur le score de un but à zéro au profit des Rouge et Noir de Soustara. Une situation préjudiciable pour les Crabes qui ont, ainsi, comme le stipule le règlement dans pareille circonstance, perdu le match sur tapis vert. Il faut dire que cet incident très regrettable a suscité une vive colère du peuple Vert et Noir. Les Mobistes n'hésitent pas à parler de «complot» contre leur équipe fétiche. L'incident de samedi aura suscité une véritable levée de bouclier de la part des autorités de wilaya, des dirigeants du mob ainsi que du driver Amrani. Pour Adrar, président du MOB, «la panne des projecteurs n'est qu'un complot visant à casser mon équipe». «Ce qui s'est produit ce soir est honteux et décevant. Je suis convaincu que c'est un complot visant à casser à tout prix le MOB. Les projecteurs ont été éteints juste avant l'action du but confirmant que ce n'était pas une panne mais qu'on a fait exprès. On a vécu plusieurs problèmes dans ce stade qui manque de moyens nécessaires. La dernière fois, c'était les vestiaires du stade qu'on nous a fermés privant ainsi les joueurs de prendre leur douche. Mais on ne va pas se taire. On déposera une plainte contre le directeur du stade et ouvrir une enquête pour connaître les véritables raisons de ce scandale. On va défendre les intérêts de notre équipe à fond. Nous ferons tout ce qu'il faut pour que le MOB obtienne gain de cause dans cette affaire», dira Adrar. Le wali de Béjaïa présent au stade pour suivre la rencontre a aussitôt réagi en annonçant le limogeage du directeur de l'Opow. Le driver mobiste, Amrani, ne comprenait pas ce qui s'est passé. «Il n'est pas normal de vivre une telle situation. C'est malheureux de vivre une telle soirée alors qu'on prétend être des professionnels. C'est dommage parce que nous étions menés au score, mais je suis sûr que nous aurions renversé la vapeur», regrette le technicien Vert et Noir. Des fans mobistes n'ont pas manqué de faire part violemment de leur mécontentement à la sortie du stade. Il aura fallu l'intervention des forces de l'ordre pour calmer les supporters Vert et Noir en furie. Si toutes ces réactions face à ce genre d'incidents sont en somme légitimes, il n'en demeure pas moins que pour nombre d'observateurs, les véritables «causes» sont plutôt à chercher ailleurs. Si le directeur de l'Opow, premier responsable du stade, a une grande responsabilité dans ce qui s'est produit car il aurait dû faire vérifier à chaque veille de match en nocturne le matériel en question et s'assurer de la bonne marche des projecteurs , les responsables du MOB ont aussi une part de responsabilité. Maintenant que l'incident est arrivé, les responsables du MOB tout comme ceux de la JSMB se doivent d'anticiper pour éviter que ce genre d'incident ne se reproduise. Il y a aussi la programmation des matches en nocturne que certains observateurs pointent du doigt. En décidant de programmer les matches en nocturne, ce sont des milliers de supporters des deux équipes phares de la wilaya, résidant dans la vallée de la Soummam et dans la région du Sahel qui se retrouvent privés de suivre leurs équipes fétiches. Les autorités de wilaya, à leur tête, le wali et les plus hautes autorités du pays, ne sont pas aussi exemptes de reproches. Une aussi importante wilaya qui compte un seul stade pour deux clubs professionnels de l'élite est révélateur de cette politique de marginalisation de la région par les responsables concernés au plus haut niveau de l'Etat algérien. Même si on a beau annoncer en grande pompe l'inscription d'un nouveau stade dans la région d'Amizour – qui sera prêt dans plusieurs années — il restera toujours insuffisant d'autant plus que la région d'Amizour devant recevoir le stade compte un club en Régionale. Qu'a-t-on fait du côté des responsables de l'administration de la jeunesse et des sports, du stade et des autorités de wilaya et de l'APC pour renouveler ou moderniser les installations de l'éclairage du stade. On aurait au moins, et c'est le minimum, dû prévoir deux camions groupes électrogènes en cas de panne. Un stade qui abrite des compétitions de l'élite et qui ne dispose que d'un groupe électrogène pour faire fonctionner les projecteurs, c'est sans commentaires, font observer certains observateurs sportifs à Béjaïa. A. Kersani Mahfoud Kerbadj : «Les règlements sont clairs, la rencontre ne sera pas rejouée» Le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, a affirmé dimanche que le match MO Béjaïa-USM Alger 0-1), arrêté samedi à cause d'une panne d'éclairage survenue au stade de l'Unité maghrébine de Béjaïa à la 10e minute, «ne sera pas rejoué», selon les règlements régissant le championnat. «Je tiens à préciser que le match ne sera pas rejoué, et l'USMA s'adjuge ainsi les trois points de la victoire. Les règlements, dans ce cas de figure sont clairs, et on ne compte pas les bafouer», a indiqué à l'APS le premier responsable de l'instance dirigeante de la compétition. La rencontre a été interrompue alors que les Usmistes menaient au score 1 à 0 grâce à un but du défenseur Farouk Chafai (7e). L'arbitre de la rencontre Necib, après avoir observé les 45 minutes d'attente, a décidé d'arrêter la partie, comme le stipule l'article 63 des règlements du championnat professionnel à propos des rencontres nocturnes. Selon l'article 63, si un match est interrompu à cause de l'obscurité consécutive à une panne d'électricité, l'arbitre ne pourra arrêter définitivement la partie qu'après avoir observé un délai d'attente de quarante cinq (45) minutes. Si le courant n'est pas rétabli dans le délai d'attente fixé, l'arbitre arrête définitivement la rencontre. Selon le même article, si le club visiteur menait au score, il aura le gain du match. En revanche, si c'est le club recevant qui menait au score ou que le résultat était nul au moment de l'interruption de la rencontre, le match sera rejoué le lendemain en diurne. Les frais supplémentaires de séjour de l'équipe visiteuse seront à la charge du club recevant. Même s'il estime que l'équipe du MOB est victime d'une «faute de gestion», Kerbadj préconise de jouer en diurne désormais au stade de Béjaïa. «Où est le problème de jouer à 15h ou 16h ?, même si le stade est doté d'éclairage, il n'est pas obligatoire de jouer en nocturne», a-t-il conclu.
