L'Algérie plaide pour la création de l'organisation africaine de la police «Afripol». C'est le Premier ministre Abdelmalek Sellal qui a lancé l'appel hier, lors de son intervention devant les participants à la Conférence africaine des directeurs et inspecteurs généraux de police qui se tient depuis hier à Alger. Abder Bettache - Alger (Le Soir) L'objectif de la création d'une police africaine est «de mettre en place une coordination entre les pays africains en matière de sécurité». Pour le Premier ministre algérien, «la création d'Afripol est plus qu'une nécessité», affirmant qu'il était «temps pour l'Afrique de prendre en charge ses problèmes sans recourir aux autres». Le continent africain, a ajouté Adelmalek Sellal, «est confronté à de multiples problèmes dont le crime transfrontalier, la contrebande, le trafic de drogue ainsi que toutes les formes de violence, ce qui implique de conjuguer les efforts et de coordonner les actions pour lutter contre ces fléaux». Il fera savoir également que «l'Algérie soutient le projet de création d'Afripol qui sera débattu lors de la réunion des dirigeants africains en juillet prochain à Malabo (Guinée équatoriale)», mettant ainsi en avant «son importance pour l'Afrique qui assiste, a-t-il ajouté, à un nouveau type de développements, la consécration de la démocratie qui ne peut être réalisée sans la sécurité et la stabilité». Les travaux de la Conférence africaine des directeurs et inspecteurs généraux de police, organisée par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), ont débuté hier avec la participation de 40 pays outre l'Union africaine (UA) et Interpol. Une rencontre à laquelle ont pris part outre Abdelmalek Sellal, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Madjid Bouguerra, et le directeur général de la Sûreté nationale, le général major Abdelghani Hamel, ainsi que le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine, Smaïl Chergui. A l'ordre du jour de cette conférence, «l'approfondissement des discussions et concertations autour des questions policières, en vue d'examiner les meilleures approches de conjuguer les efforts et coordonner leur action opérationnelle à même de renforcer les jalons de la coopération policière au niveau du continent africain». Elle permettra, selon les organisateurs, «aux chefs de la police du continent de se concerter davantage sur les voies et moyens visant à renforcer la convergence des perceptions et stratégies». Selon un communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale, «l'objectif de cette rencontre consiste, en outre, à promouvoir les capacités des pays du continent dans les domaines de la formation et de la vulgarisation des meilleures pratiques en termes d'investigations et d'échange d'informations et d'expériences, en vue de répondre efficacement aux défis et menaces auxquels font face les institutions policières des pays africains, notamment en matière de criminalité organisée transnationale, de trafic illicite de drogue, de cybercriminalité et de terrorisme». Lors de son intervention, le directeur général de la Sûreté nationale, le général major Hamel, a fait part du «soutien permanent» de l'Algérie à la concrétisation du projet de création d'un tel mécanisme, dont «la pertinence, a-t-il dit, se résume aux enjeux sécuritaires non seulement en Afrique mais également par rapport aux autres continents». Il a souligné, à cet égard, que cette rencontre constitue une opportunité pour franchir une nouvelle étape dans la consolidation et le développement de la coopération entre les institutions policières africaines face aux menaces auxquelles est confrontée l'Afrique, «particulièrement celles liées au terrorisme, le trafic illicite de drogue, la criminalité organisée et la cybercriminalité». «Face aux défis communs que posent l'insécurité, la criminalité transnationale et le terrorisme», il a insisté sur la nécessité d'œuvrer, non seulement à «consolider les acquis de la coopération policière, mais également à se mobiliser davantage pour répondre plus efficacement à ces menaces».