Les pays participant à la Conférence sur la sécurité des frontières qui s'est tenue, jeudi, à Rabat ont adopté plusieurs résolutions, dont la création d'un centre de formation pour les officiers. L'Algérie, représentée par un cadre du ministère des Affaires étrangères, a réitéré son attachement aux résolutions prises à Tripoli et Alger dans le cadre de l'Union du Maghreb arabe. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) Nouveau forcing marocain. Rabat a profité, jeudi, de la tenue de la Conférence internationale sur la sécurité des frontières pour tenter d'imposer sa vision sécuritaire au Sahel. Une nouvelle opération de «diplomatie parallèle» dont les mesures adoptées dans la résolution finale vont à l'encontre des dispositions prises au sein de l'Union du Maghreb arabe et de l'Union africaine. Notons que les travaux de cette conférence se sont tenus en présence de ministres des Affaires étrangères, des ministres en charge des questions sécuritaires dans les pays d'Afrique du Nord et de l'espace sahélo-saharien, ainsi que de représentants d'organisations régionales et internationales. L'Algérie, représentée à cette conférence par Abdelhamid Chebchoub, directeur général des Pays Arabes au ministère des Affaires étrangères, a tenu à recadrer les débats. «L'Algérie réaffirme son attachement au plan d'action adopté en mars 2012 à Tripoli lors de la conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières et exprime sa volonté de parachever le processus maghrébin pour l'instauration d'une approche sécuritaire commune conformément à la déclaration d'Alger, approuvée en juillet 2012 par le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe (UMA)», a souligné l'ambassadeur Abdelhamid Chebchoub. Il a en outre appelé les pays concernés par la sécurité dans le Sahel à «exécuter» les décisions prises par le passé, car de nouvelles initiatives risqueraient d'éparpiller les efforts des intervenants. «Nous sommes appelés à maintenir une méthodologie de travail, tel qu'il a été convenu lors de la première conférence en œuvrant à l'activation des mécanismes et des accords et éviter la duplicité et la multiplication des cadres.» Notons par ailleurs qu'une des principales résolutions adoptées, jeudi, la création d'un «centre régional de formation et d'entraînement» pour les officiers en charge de la sécurité des frontières. Là encore, la création d'une telle structure s'avère totalement inutile puisque l'Union africaine dispose déjà du Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme dont le siège est à Alger. L'une des missions du Caert consiste justement à organiser des sessions de formations dans différentes spécialités au profit des Etats membres de l'Union africaine. Ouvrir un autre centre vise justement à torpiller celui existant. Surtout lorsque le Maroc — Etat non-membre de l'UA — annonce sa volonté de l'accueillir sur son sol. En fait, ce pays, qui n'a aucune frontière directe avec la sous-région du Sahel, cultive les contradictions. A Rabat, le ministre des Affaires étrangères marocain a précisé que «la région est devenue un espace ouvert pour divers mouvements terroristes et autres groupes qui prospèrent via le trafic d'armes ou la drogue». Salaheddine Mezouar a juste omis d'indiquer que la drogue provient justement du royaume du Maroc.