Le Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi a organisé, à Alger, une cérémonie en l'honneur de deux de ses anciens directeurs, Azeddine Medjoubi et M'hamed Benguettaf, deux dramaturges qui ont voué une partie de leur vie au service des planches algériennes. Plusieurs personnalités artistiques ont assisté à cette cérémonie de reconnaissance commémorative du 19e anniversaire de l'assassinat du dramaturge Azeddine Medjoubi qui coïncide cette année avec le quarantième jour du décès du dramaturge M'hamed Benguettaf. A cette occasion, Abdelhamid Rabia, comédien, est revenu sur le parcours du défunt Medjoubi, sa carrière et son apport au TNA, précisant qu'«il était de ceux qui avaient réanimé le théâtre algérien durant les années 1990, mais le destin en avait décidé autrement et son assassinat mit fin à son projet ambitieux». «Medjoubi croyait en les jeunes amateurs et leur ouvrait grandes les portes du TNA. Il nourrissait des projets fort prometteurs qui lui valurent le titre de militant pour la liberté d'expression et fervent défenseur des droits de la femme», a-t-il ajouté. Pour le dramaturge Brahim Nawal, «les parcours des deux hommes (Medjoubi et Benguettaf) se rencontraient en plus d'un point. Ils avaient, tous les deux, milité en tant que médiateurs culturels pour faire entendre la voix des pauvres et des personnes marginalisées à travers des pièces de théâtre dont la profondeur et la pertinence avaient séduit même les critiques». Benguettaf «a su réduire le fossé qui séparait les auteurs des critiques et dramaturges en les accueillant tous au sein du TNA», raconte l'académicien Ahcène Tlilani. Azeddine Medjoubi a été assassiné le 13 février 1995 à l'âge de 48 ans après un long parcours sur les planches entamé durant les années 1960. M'hamed Benguettaf est décédé à l'âge de 75 ans. Il fit ses premiers pas sur la scène culturelle en 1963 en tant que comédien, puis rejoint le TNA en 1966 où il a écrit en lettres d'or la trame de plusieurs pièces théâtrales. Les deux dramaturges ont marqué de leur empreinte la troupe théâtrale indépendante Masrah el Qalaâ qu'ils contribuèrent à créer. C'est au sein de cette même troupe que Medjoubi avait magistralement interprété le rôle principal des deux pièces Hafila Tassir et Al-Ayta.