Au terme de la rencontre qui a regroupé à Oran près d'une quarantaine de ministres de l'Environnement de l'Afrique, la journée de clôture a connu un débat riche entre les intervenants. Outre les exposés, les discussions ont tourné autour des énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, mais aussi l'économie verte et les moyens de mise en œuvre. Amel Bentolba –Oran (Le Soir) - Tous les intervenants africains s'accordent à dire qu'en Afrique l'on ne fait que parler et qu'il est temps d'agir pour une meilleure maîtrise de l'énergie renouvelable. Mais encore cette phrase lourde de sens qu'a eue la représentante du Ghana «dans la recherche et le développement des nouvelles technologies, l'Afrique doit s'assurer que nous n'importons que le mieux on ne peut pas accepter n'importe quoi, on ne peut pas accepter des énergies de seconde catégorie pour les pays d'Afrique, il faut y veiller». Abordant la question des énergies renouvelables, comme moteur principal du développement énergétique en Afrique, le professeur Nouredine Yassa, directeur du centre des énergies renouvelables, estime que les potentialités en Afrique sont importantes. Parmi lesquelles l'énergie solaire et éolienne, de la biomasse, de la géothermie et l'énergie de l'hydroélectricité. En énergie solaire, dit-il, «les pays de l'Afrique du Nord sont parmi les pays les plus dotés, le continent africain reçoit près de 3 000 heures d'ensoleillement par an et une irradiation solaire variant entre 4 et 7 kwatt/h par mètre carré par jour. En énergie éolienne, 20% des ressources estimées se situent en Afrique, notamment en Afrique du Nord». L'intervenant abordera l'importance que peuvent représenter les activités énergétiques qui créent des emplois verts, en avançant l'exemple concret de 5,7 millions d'emplois directs ou indirects qui ont été créés dans les industries des énergies renouvelables dans le monde en 2012. Les barrières qui devraient être levées pour favoriser le développement des énergies renouvelables en Afrique sont, dira le professeur Yassa d'ordre politique, fiscal, et réglementaire lié aux défis technologiques, à sa diffusion et à la formation de personnel de qualité. Tout en soulignant le manque cruel d'experts et de technicité dans les énergies renouvelables. Parmi les recommandations qui permettront de développer les énergies renouvelables en Afrique, le conférencier cite : l'élaboration d'une vision commune, à l'instar des programmes européens, américains, asiatiques... créer un fonds commun au niveau local, national et au niveau africain... améliorer le cadre juridique, politique. Autant de solutions qui ont séduit les intervenants des pays d'Afrique participant à cette conférence, qui ont pris la parole un à un pour débattre de l'intervention de M. Yassa Nouredine. En majorité, tous et toutes se sont accordés pour clamer la nécessité de l'accès à l'énergie durable pour tous et que cela soit introduit comme un objectif de développement durable post 2015. Ceci tout en ayant à l'esprit le chiffre de 1,7 milliard de personnes qui n'ont toujours pas accès à l'énergie dont 75% en Afrique, une injustice énergétique. Après lecture et adoption du rapport de la conférence africaine sur l'économie verte, des recommandations ont été adoptées. L'on peut citer entre autres, la nécessité d'une mobilisation financière qui devrait être menée par les pays du Nord. Le réchauffement climatique, la désertification, la déforestation, sont autant de dangers pour la sécurité alimentaire en Afrique et au Sahel, ce qui, selon les participants, implique l'importance de la lutte et de l'engagement des pays d'Afrique et des organisations internationales. La poursuite et le renforcement de la coopération et la consultation des pays africains et leur implication dans la prise de décisions lors du sommet qui se tiendra à Paris et qu'ils soient représentés dans les instances internationales.