L'opposition, que ce soit les partis ou autres personnalités, qui boycotte la présidentielle du 17 avril prochain, décide de passer à l'«acte» en entamant dès demain, la matérialisation sur le terrain de son mot d'ordre. M. Kebci - Alger (Le Soir) En effet, ce mercredi, ce front du refus se retrouvera au Monument des Martyrs de Riadh-El-Feth à 11 h. Une toute première action qui se veut «symbolique à l'endroit des partisans du Président-candidat qui veut, selon le président de Jil Jadid et candidat à la présidentielle avant qu'il ne décide de se retirer de la course, enterrer une seconde fois l'idéal des Martyrs». Il sera question, ajoutera Soufiane Djillali, lors de cette rencontre qui verra la présence des directions des partis boycotteurs (RCD, MSP, NAHDA, FJD et Jil Jadid) ainsi que le staff de l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, de la lecture d'un communiqué. «Il ne s'agira pas d'un rassemblement populaire mais d'un regroupement restreint qui fera office de coup de starter à une campagne de boycott actif de la prochaine élection présidentielle», ajoutera notre interlocuteur qui se montrera extrêmement virulent à l'endroit du président de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNPPDH) qui, dimanche, avait qualifié le boycott d'expression «négative». «Ksentini, cet avocat du diable, est un être négatif pour les droits de l'Homme. Il n'a aucune légitimité», répliquera vertement le président de Jil Jadid. Et le rassemblement de demain sera suivi d'un meeting que les partisans du boycott promettent d'être grandiose, à même de démontrer toute la «popularité» de ce mot d'ordre. Un meeting prévu pour le 21 du mois courant à la salle Harcha, à Alger et qui ne sera pas la seule activité du genre, à se fier à Sofiane Djillali qui dira ne pas exclure des actions de rue, et qu'il est convaincu qu'il faudra jeter le boycott à la rue qui l'adoptera comme pour reprendre la célèbre phrase de Larbi Ben M'hidi à l'adresse des réticents parmi ses compagnons quant à l'opportunité de l'action armée : «Jetez la révolution dans la rue et elle sera portée à bras le corps par tout le peuple.» Le président de Jil Jadid n'a pas voulu dévoiler la nature de ces actions, affirmant que tout sera discuté et décidé dans le cadre du front du refus. A rappeler que ce front du refus composé du RCD, du MSP, du FJD, de Nahda, de Jil Jadid et de Ahmed Benbitour ont convenu, jeudi dernier, d'une feuille de route à même de leur permettre de matérialiser et de valoriser l'option du boycott qu'ils ont adoptée. Outre l'appel renouvelé aux candidats à se retirer de la farce électorale dont le résultat est connu d'avance au vu du parti-pris de l'administration et des différentes institutions en faveur du Président-candidat, eux pour qui la participation à ce scrutin «n'est qu'une caution à un processus porteur d'un danger imminent pour les intérêts et la stabilité du pays», le groupe a exhorté le peuple algérien à boycotter massivement ces élections, qui consacrent la médiocrité, la fraude et la corruption, et à contribuer activement à un changement pacifique, condamné fermement la répression et de l'empêchement des marches et des sit-in pacifiques des citoyens, réaffirmant leur solidarité aux victimes de la répression. Aussi, le front du boycott a tenu à réaffirmer que la crise politique actuelle n'est pas seulement liée à un quatrième mandat même s'il constitue la pire expression d'un système fragile qu'il faut changer par des moyens politiques et pacifiques. Pour le front du refus de la présidentielle du 17 avril prochain, il n'est pas question de cautionner la politique du pourrissement et d'événements préfabriqués notamment dans certaines régions du pays et qui ne vise rien d'autre, selon lui, «qu'à faire passer des projets douteux et mettre les citoyens devant le fait accompli».