Le front du boycott s'organise. La première réunion qui a regroupé les chefs de partis du MSP, du RCD, d'Ennahda, des représentants du Front de la justice et du développement, de ceux de Jil Jadid et Benbitour, a débouché sur l'élaboration d'un plan d'action pour un boycott actif de l'élection présidentielle. Ils appellent les candidats à se retirer de cette «farce». Un premier rassemblement est prévu pour mercredi prochain. Nawal Imès — Alger (Le Soir) Réunis jeudi, Ahmed Benbitour, Mohcine Belabbas, président du RCD, Mohammed Douibi, secrétaire général d'Ennahda, Abderrezak Mokri, président du MSP, Smaïl Saidani, représentant de Jil Jadid, et Lakhdar Benkhelaf, représentant du FJD, se sont mis d'accord sur une feuille de route en faveur d'un boycott actif de l'élection présidentielle. D'emblée, les participants ont considéré que leur décision de bouder la consultation électorale a finalement été confortée par les derniers développements sur la scène politique. Ils se sont mis d'accord pour la constitution d'une commission mixte chargée de la préparation d'une conférence nationale de «dialogue sur l'avenir de l'Algérie et les mécanismes de la transition démocratique». Sur le terrain, une première action est prévue pour mercredi prochain. Un rassemblement des directions des partis politiques et personnalités nationales prônant le boycott sera organisé le 12 mars au niveau du monument des Martyrs de Riadh-El-Feth à 11h. Un meeting populaire sera organisé le vendredi 21 mars à 15h à la salle Harcha pour appeler au boycott des élections. Les organisateurs mettent d'ores et déjà les pouvoirs publics face à leurs responsabilités et les mettent en garde contre toute tentative d'empêcher ce meeting en ne délivrant pas l'autorisation nécessaire. Pour assurer une bonne coordination de ces actions, des réunions périodiques des directions des partis et de personnalités politiques nationales se tiendront de manière régulière. Les structures de base des partis politiques et personnalités nationales sont appelées à mobiliser un maximum autour de l'option du boycott afin de traduire au niveau local les actions décidées par le front composé de partis politiques et de personnalités nationales. Ces derniers ont rejeté à l'issue de leur réunion de jeudi «la politique du pourrissement et d'événements préfabriqués notamment dans certaines régions du pays et qui ne vise rien d'autre qu'à faire passer des projets douteux et mettre les citoyens devant le fait accompli» et renouvellent leur appel aux candidats à se retirer de la farce électorale dont le résultat est connu d'avance au vu du parti-pris de l'administration et des différentes institutions en faveur du président candidat» en leur rappelant que «la participation à ce scrutin n'est qu'une caution à un processus porteur d'un danger imminent pour les intérêts et la stabilité du pays».Ils ont également fermement condamné «la répression et l'empêchement des marches et des sit-in pacifiques des citoyens» et réaffirmé que «la crise politique actuelle n'est pas seulement liée à un quatrième mandat même s'il constitue la pire expression d'un système fragile qu'il faut changer par des moyens politiques et pacifiques».