Le Président-candidat et à sa suite son Premier ministre ont appelé à voter massivement à l'élection présidentielle du 17 avril. Chez eux, la crainte d'une forte abstention est sérieusement préoccupante. L'appel au boycott pourrait trouver un large écho, notamment en Kabylie où les partis à faible ancrage dans la région restent hors course. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) Incontestablement, l'enjeu de l'élection présidentielle prochaine est également autour de la participation, autrement dit autour de l'abstention. La candidature de Bouteflika étant délégitimée du fait de la maladie, l'électorat, qui n'est dupe de rien, notamment du coup de force électoral en préparation, ne s'empressera pas dans les isoloirs la journée du 17. Personne ne s'illusionne sur le résultat d'une élection jouée d'avance et dans laquelle le système, soucieux de sa seule pérennité, aligne un candidat impotent. Cette candidature n'a d'ailleurs pas manqué de provoquer une cascade de retraits de la course et le renforcement du rang des appelants au boycott du scrutin, une option inaugurée par le RCD avant qu'elle ne soit épousée par le MSP, Jil Jadid et d'autres partis et personnalités. L'appel au boycott actif sera assurément entendu, puisque non seulement il est partagé mais parce qu'il procède d'une démarche politique légitime. Et, fort probablement, ce sera en Kabylie et à Alger qu'il trouvera sa plus forte expression, tant est que c'est là que, traditionnellement, les taux de participations aux élections sont les plus faibles. A plus forte raison avec la décision du boycott à laquelle s'est rendu le RCD et la non-participation du FFS. La non-implication de ces deux partis dans la course électorale aura assurément une grande incidence sur le taux de participation électorale. Les relais, rachitiques, du pouvoir dans la région n'y pourront rien. N'y pourront rien également des partis comme le MPA qui soutiennent la candidature de Bouteflika. Aux législatives de mai 2012, le parti d'Amara Benyounès en était sorti avec un score électoral médiocre. Il lui sera certainement difficile de convaincre d'aller voter et encore moins au profit du candidat Bouteflika, un candidat qui sera absent de sa campagne électorale. La même difficulté à mobiliser l'électorat sera également éprouvée par les autres participants au scrutin présidentiel. Quoi qu'ils fassent, il leur manquera l'argument qui convaincra d'une élection transparente. Le parti-pris de l'administration au profit du candidat Bouteflika, un fait relevé également par le candidat Benflis, augure d'une compétition tronquée. Ce qui renforcerait inévitablement l'abstention électorale.