Entrée en compétition électorale en solo de la part du parti Jil Jadid de Sofiane Djilali, qui a tranché hier, à l'issue de son conseil national réuni à Alger, sa participation à l'élection présidentielle d'avril 2014. Le parti, le premier à annoncer solennellement son engagement dans la course, a proposé la candidature de son président. Ce dernier acquiesce mais demande un temps de réflexion. Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) C'est donc fait, depuis hier : le parti Jil Jadid participera au scrutin présidentiel avec son propre candidat, en l'occurrence son président Sofiane Djilali, mettant du coup un terme aux possibilités supposées d'alliance avec d'autres partis politiques. Dans sa résolution finale, le conseil national du parti explique son choix par les difficultés éprouvées à nouer des alliances. «Après avoir engagé de larges consultations tant avec la classe politique, les personnalités ainsi qu'avec la société civile, il s'avère très très difficile de nouer une alliance objective avec un ou plusieurs autres partenaires, les objectifs des uns et des autres ne se rejoignant que difficilement pour un premier tour électoral inévitable si le processus électoral devait être sain. La question du choix d'une éventuelle alliance se poserait alors entre les deux tours.» Mais alors pourquoi une participation à un moment où les crispations politiques induites par l'illisibilité dans laquelle Bouteflika a plongé la scène politique ? Pour Jil Jadid, seule la participation rendra plus difficile la prolongation du mandat actuel du Président, scénario auquel travaille, affirme Sofiane Djilali, le clan présidentiel. «Le parti constate que la léthargie de la classe politique a ouvert de grands espaces de manœuvres, que le pouvoir actuel utilise pour tenter, par des procédés légaux et illégaux, de prolonger la durée de vie du régime.» Sofiane Djilali est convaincu que le clan présidentiel tente d'opérer un coup de force contre les institutions. Il n'hésite pas à parler de coup d'Etat. «Ce n'est pas à cette commission désignée par le Président de décider d'un rallongement de mandat, encore moins de sa durée.» Interrogé sur l'initiative partagée avec notamment Ahmed Benbitour, l'autre candidat déclaré à la présidentielle, le président de Jil Jadid a expliqué que celle-ci datait du temps où le Président était valide et qu'elle poursuivait d'empêcher la révision de la Constitution ainsi qu'un quatrième mandat pour Bouteflika. «Après 3 mandats, l'échec était patent. Bouteflika a institué un régionalisme exacerbé, un népotisme jamais vécu et des dépassements dans la corruption où les détournements se chiffrent en milliards de dollars. Le troisième mandat était déjà de trop, illégal, c'est un viol de la Constitution.» Sofiane Djilali va-t-il concourir même en la présence de Bouteflika ? «Je ne me préoccupe pas de sa candidature, d'ailleurs est-il capable de présenter un certificat médical, d'affronter le peuple en campagne électorale ? Depuis son retour au pays le 16 juillet dernier, il n'a pas adressé un traître mot au peuple. il passe son temps à comploter dans sa résidence», soutient-il, ajustant, au passage, une pique à Mourad Medelci : «Vous qui avez déclaré ne pas être intelligent pour vous éveiller aux agissements de Khalifa, soyez-le aujourd'hui et appliquez l'article 88 de la Constitution !»