Chelsea, auteur à l'aller d'un nul (1-1) contre Galatasaray, ne doit pas se laisser attendrir par le retour de Drogba, l'ex-enfant chéri de Mourinho, en 8es de finale retour de Ligue des champions, ce soir. «C'est le club avec lequel j'ai tout connu, avec lequel j'ai atteint le plus haut niveau, a reconnu l'attaquant ivoirien qui a porté le maillot bleu de 2004 à 2012. C'est un moment spécial, je ne sais pas quelle va être ma réaction. Je redoute un peu. Je pense pouvoir dire que j'aurais un accueil chaleureux parce que je connais les supporteurs et notre relation est spéciale». Ex-joueur fétiche du «Special One» lors du premier séjour de Mourinho à Londres entre 2004 et 2007, l'Eléphant est resté un mythe ici depuis qu'il a offert la C1 à Chelsea en 2012 pour son dernier match. Mais avant de se laisser gagner par l'émotion, les Londoniens, avec une équipe vraisemblablement sans surprise ni suspendu et avec le retour de l'expérimenté Lampard pour tenir le milieu, doivent d'abord penser à finir le travail. Devant Torres — meilleur réalisateur européen du club après son 3e but à l'aller — et Eto'o, sont en concurrence dans un secteur qui n'est pas le point fort d'une équipe qui doit en revanche beaucoup à Hazard. Toujours inconstante, celle-ci vient ainsi d'infliger il y a quinze jours une rouste à Tottenham (4-0) puis mettre stupidement fin samedi contre AstonVilla (1-0) à une série de 14 matches sans défaite en championnat. De surcroît dans la confusion, avec les exclusions de Willian, Ramires... et Mourinho lui-même. Si Chelsea reste leader du championnat, il est en effet attaqué de toute part par ses concurrents avant le derby explosif de samedi contre Arsenal, 3e. Drogba, toujours dangereux Autant de raisons qui peuvent l'éloigner de l'objectif présent, à un moment où «Mou» doit également penser à défendre l'honneur du pays puisque les Gunners et les Citizens sont déjà éliminés. Doté d'un bon bilan général contre les Turcs et invaincus en trois matches contre Galatasaray, Chelsea, qui vise en mai une 3e coupe d'Europe en quatre ans, doit se rappeler qu'il a déjà été éliminé deux fois sur six dans cette configuration (après un nul à l'aller). D'autant qu'en face, Galatasaray, qui attend depuis maintenant huit matches une première victoire en Angleterre — même s'il a remporté son unique C3 en 2000 contre Arsenal — reste justement sur un quart de C1 décroché en 2013 face à Schalke après avoir concédé le nul chez lui à l'aller. Avec Drogba, leur attaquant vieillissant mais toujours dangereux (2 buts en C1, 10 en championnat), et Mancini qui a remplacé avantageusement Terim cet automne sur le banc, les Turcs croient donc toujours à une issue heureuse. Décroché à la 2e place en championnat, l'ex-technicien de City, qui voit son équipe affaiblie au poste de gardien car Muslera est amoindri et Iscan forfait, doit offrir à son exigeant public une contrepartie que ne peut être la Coupe de Turquie. Efficace en championnat, Yilmaz serait inspiré d'ouvrir enfin son compteur européen car les Stambouliotes, s'ils n'ont perdu qu'un seul de leurs 23 derniers matches, ont aussi seulement remporté quatre de leurs 19 derniers déplacements.