Le bilan des attentats contre deux bus, dimanche, à Nairobi est passé à trois morts et 86 blessés, selon la Croix-Rouge du Kenya, où les autorités ont appelé la population à la vigilance, face à la multiplication récente des attaques dans le pays. Le Kenya ne retirera pas ses troupes de Somalie, où elles affrontent les islamistes shebab depuis octobre 2011, bien qu'il ait été depuis la cible de plusieurs attaques, attribuées aux sympathisants des shebab, a également assuré lundi le vice-président kényan William Ruto. Selon le décompte fourni par la Croix-Rouge sur son site internet, 32 des 86 personnes hospitalisées étaient toujours à l'hôpital lundi, les 54 autres ayant pu rentrer chez elles. Les attentats contre ces deux bus, perpetrés sur un axe très fréquenté qui relie le centre de la capitale aux faubourgs nord-est, n'ont pas été revendiqués et sont survenus au lendemain d'une double attaque dans la ville portuaire de Mombasa, deuxième ville du Kenya sur la touristique côte du pays. Les deux bus ont explosé à proximité du complexe sportif de Kasarani, où des milliers de Somaliens et Kényans d'ethnie somali ont été emmenés et retenus après avoir été raflés lors d'une récente opération «antiterroriste» menée par la police kényane. La quasi-totalité a depuis été libérée. La veille, quatre personnes avaient été tuées par une grenade lancée dans le centre-ville à l'intérieur d'un bus bondé arrivant de Nairobi, tandis qu'une bombe artisanale a explosé sans faire de victime, sur une plage, près de l'accès à un hôtel fréquenté par des touristes étrangers. «Nous ne nous retirerons pas de Somalie, nous ne serons ni impressionés ni intimidés (...) rappeler nos troupes fournirait un havre sûr aux criminels qui recrutent et arment des terroristes en Somalie et qui feront au final courir un plus grand risque au Kenya», a assuré M. Ruto. Il a souligné que la «sécurité collective était une responsabilité partagée». «Chacun doit jouer son rôle et conserver une vigilance de tous les instants», a-t-il dit, tout en assurant que les forces de sécurité kényanes avaient «perturbé d'innombrables activités criminelles - dont des projets d'attaques terroristes». «Quand on est confronté avec quelque chose d'aussi unique et dangereux que le terrorisme, même une seule attaque fait apparaître inutiles des centaines de mesures dissuasives ayant porté leurs fruits», a-t-il estimé.