Une seconde campagne de vaccination massive a été lancée, hier, par les services vétérinaires du ministère de l'Agriculture, pour limiter les risques de propagation de la fièvre aphteuse dans le pays, après la découverte en Tunisie de foyers de cette maladie d'origine virale, très contagieuse, qui touche les animaux (bovins, ovins et caprins). Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) Selon le directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture, Karim Boughalem, l'Algérie qui vient de sortir d'une campagne de vaccination contre la fièvre aphteuse, le 30 mars dernier, a dû entamer, hier, une seconde opération dans ce sens, pour limiter les risques de propagation de ce virus après la découverte le 28 avril de foyers de cette maladie dans certaines régions tunisiennes. Même si un dispositif draconien a été installé par les services concernés, selon toujours Karim Boughalem, le risque zéro n'existe pas lorsqu'il s'agit de pareilles maladies. Même si l'Algérie a pris la décision de cesser momentanément toute importation d'animaux et de produits animaliers de la Tunisie, ainsi que l'installation de matériels aux frontières des deux pays pour désinfecter tous les véhicules qui rentrent en Algérie, il reste, selon les précisions du DSV, que le virus peut être transporté par le vent. Il rappelle à ce propos la périlleuse expérience de février 1999 lorsque des vents dominants ont apporté la fièvre aphteuse en Algérie, en Tunisie et au Maroc, à partir des pays du Sahel. Aussi, entre la fin 2010 et début 2011, un foyer de cette maladie d'origine virale très contagieuse qui touche les animaux (bovins, ovins et caprins), a été déclaré en Libye et l'Algérie a pu éviter la propagation du virus dans son territoire grâce à une campagne de vigilance appuyée par les voisins tunisiens. Mais le directeur des services vétérinaires, Karim Boughalem, reste optimiste vu les bonnes conditions météorologiques actuelles qui, rassure-t-il, ne connaissent pas beaucoup de vents. Pour rappel, la fièvre aphteuse se caractérise, selon les explications du ministère de l'Agriculture, par «l'élévation de la température des animaux contaminés et l'apparition d'aphtes sur leurs muqueuses buccales, nasales et mammaires, ainsi que sur les onglons, leur causant des boiteries». Enfin, il est à signaler que des consignes ont été données aux éleveurs algériens pour «limiter les déplacements des animaux et de solliciter, le cas échéant, l'aide de vétérinaires en vue d'organiser les mouvements des ruminants (bovins, ovins et caprins) en vertu d'un certificat vétérinaire». De même qu'il a été demandé aux éleveurs de ne pas introduire dans leurs exploitations de nouveaux animaux sans les soumettre à un contrôle vétérinaire et de limiter l'accès de personnes étrangères. Les agriculteurs sont aussi tenus, prévient le département de l'agriculture, «de mettre en place durant cette période, les dispositifs appropriés de désinfection à l'entrée des exploitations et de chauler les accès des enclos abritant les animaux afin de prévenir une éventuelle propagation de la maladie et de protéger les cheptels».