C'est ce soir, vers 23h, que les membres de la délégation algérienne, 23 joueurs et staffs de la sélection compris, prendront le départ en direction du Brésil à bord d'un vol spécial de la compagnie nationale. L'heure du Mondial-2010 a sonné pour les troupes de Halilhodzic. Les derniers réglages attendus à Sorocaba que les coéquipiers de Bougherra rejoindront demain matin (l'arrivée à l'aéroport de Campinas est prévue à 5h 45) concluront un chantier entamé durant la première semaine du mois dernier à Sidi Moussa. Un petit mois de travail qui, somme toute, semble avoir donné quelques fruits. Mercredi soir, à Genève, contre un ensemble roumain autrement plus affûté que les Arméniens de Bernard Challandes, les camarades de M'Bolhi se sont véritablement dépensés produisant un jeu plus élaboré et, cerise sur le gâteau, engrangeant un nouveau succès, le 20e sous l'ère de Vahid Halilhodzic. Une performance que le Bosnien a, contrairement à ses habitudes, salué se vantant même d'avoir découvert une sélection pratiquer «le vrai football algérien». Le clin d'œil mis à part, Halilhodzic est sorti plus au moins rassuré du piège tendu par ces deux matches d'application que nombre de spécialistes qualifiaient d'impromptus voire inintéressants. S'il est vrai que le football développé par l'Arménie et la Roumanie n'a que très peu de similitudes avec celui élaboré par les trois prochains adversaires des Verts, à l'occasion du premier tour de la Coupe du monde, personne n'a le droit de conclure que (au moins) les victoires réalisées lors de cette phase précompétitive ne profiteront pas à Soudani et compagnie. C'est donc avec un moral gonflé à bloc que les poulains d'Halilhodzic rallieront le Brésil où les attend, d'abord, une ultime phase préparatoire qui aura pour objectif la mise en fuselage du groupe Algérie. Un ensemble qui semble prendre goût et plaisir aux victoires en ce premier semestre de l'année 2014, tendance qu'il faudrait perpétuer dès le 17 juin prochain à Belo Horizonte face aux Diables rouges. Une entrée en matière pour le moins compliquée du fait surtout de l'envergure de l'opposition attendue de la part des hommes de Marc Wilmots qui, les derniers tests amicaux à l'appui, produisent un football de meilleure facture et une efficacité plus aiguisée que les Arméniens et Roumains réunis. Des paires inédites Avec certainement des armes offensives de la trempe de Hazard, Lukaku et autre Mirales, il est vrai, la sélection belge devrait constituer un danger permanent difficile à contenir pour l'arrière garde algérienne. Celle-ci, recomposée mercredi dernier face à Chipciu et Cie avec notamment un axe inédit (Bougherra- Cadamuro), a rencontré les pires difficultés pour repousser les assauts roumains. Surtout quand ces derniers évoluaient en mouvements avec des alertes dans l'intervalle et en profondeur proposées par les hommes du milieu à leurs équipiers de l'attaquant. Un jeu en déviation qui a fait mal à la défense algérienne souvent débordée sur les faux appels sollicités par l'attaquant de Getafe, Marica. Et si, ce jour, M'Bolhi a été béni par la maladresse des avants roumains, il est à craindre le pire face aux attaquants belges qui ne manqueront pas d'exploiter la moindre négligence des défenseurs algériens. Un compartiment qui, par le passé, constituait le point fort de l'équipe mais qui, à moins de dix jours de l'entrée en lice en Coupe du monde, fait planer beaucoup de doutes et d'incertitudes. Problème de complémentarité, de compétitivité ou simplement la faute à un système de jeu pas encore huilé. En tout cas pas bien assimilé par les joueurs. C'est vers cette probabilité que les analystes penchent. A savoir que le manque de sparring-partners durant cette phase de préparation particulièrement cruciale n'a pas autorisé Halilhodzic à essayer toutes ses variantes. Lui qui, face à l'Arménie, a plutôt essayé une paire inédite constituée de deux éléments (Halliche et Belkalem en l'occurrence) sur qui pesaient beaucoup d'incertitudes quant à leur participation à cette phase finale de Coupe du monde. Puis une autre paire tout aussi inédite (Bougherra-Cadamuro) incorporée devant les Roumains. La mise en place, face à la Belgique notamment, d'un axe défensif à trois avec Medjani comme «sentinelle» présente beaucoup plus de garanties qu'une défense plate de quatre éléments où les latéraux, quels que soient leurs noms, n'auront que très peu de tâches offensives. Une mission que Halilhodzic semble confier à des joueurs à la vivacité démontrée à l'exemple de Feghouli, Soudani et, c'est avec moins de certitudes toutefois, Djabou. Le seul, avec Brahimi, capable d'oser des gestes de folie...