Par Maâmar Farah S'il est vrai qu'Al-Qaïda est fortement présente dans ce large front qui s'est levé contre l'Etat irakien monopolisé par les chiites, il faut relever que l'organisation terroriste n'est pas seule. C'est toute la résistance sunnite au projet américain qui vient de se réunifier. Mais ce qui reste un mystère est l'étonnante passivité de cette armée formée par les Américains et destinée à protéger les «institutions démocratiques» semées par l'Oncle Sam. Il n'y a que les naïfs qui continuent de croire que Bush, et Sarkozy plus tard, ou encore Hollande, interviennent militairement dans les pays arabes pour la «démocratie» ! Ce vaste plan de déstabilisation, inspiré par les sionistes, et que nous dénoncions ici même dès le mois de mars 2003, se précise de plus en plus. L'Amérique ne bougera pas le petit doigt pour secourir une nation qu'elle a sciemment cassée et qu'elle veut plonger dans le chaos. Cette «guerre civile» annoncée est un don des cieux pour les impérialistes : elle sera peut-être le prélude à la partition de l'Irak sur des bases ethniques et religieuses et Bagdad ne sera plus la capitale d'une nation qui a tant donné à l'humanité et que Saddam a maintenue réunifiée, forte et... laïque, malgré tous les excès de sa dictature. Ou peut-être grâce à son autoritarisme. En l'absence d'une réelle opposition démocratique ancrée dans le peuple, nos pays resteront coincés entre les délires obscurantistes et la main de fer des pouvoirs absolus. Et s'en sortir par la guerre n'est pas la meilleure solution. Alors, que faire ? Changer l'école et attendre que les germes de la modernité et de la démocratie produisent leurs effets. Mais à condition qu'on laisse faire ceux qui veulent insérer l'école dans son siècle : le XXIe, pas le Ve !