Plus d'une quarantaine, voire plus, de Palestiniens à Ghaza sont morts depuis le déclenchement des attaques aériennes de l'armée israélienne qui n'écarte pas une offensive terrestre. L'escalade de la violence se poursuit assez meurtrière à Ghaza, depuis le déclenchement dans la nuit de lundi à mardi dernier de l'opération «Protective Edge» («Bordure protectrice»). Barbare et condamnée par plusieurs pays, l'offensive aérienne de l'armée israélienne visait à contrer les tirs de roquettes par des éléments armés réputés du Hamas palestinien. Des salves de roquettes palestiniennes, une centaine dont un grand nombre ont été interceptées, ont en effet ciblé en deux jours les villes de Tel Aviv, Jérusalem et Haifa. Mais ce sont les Palestiniens qui ont subi directement et de manière continue l'exacerbation des hostilités, un véritable déluge de feu et un autre crime contre l'humanité, chaque jour amenant son lot de morts ou de blessés graves suite aux frappes des drones israéliennes. Ainsi, 17 Palestiniens, dont cinq femmes et six enfants, ont péri hier dans une série de raids aériens israéliens dans la bande de Ghaza. Ce qui portait, en cours de journée, à 38 le nombre de morts. Ces raids ont également fait plus de 300 blessés en deux jours, selon le porte-parole des services des urgences, Ashraf al-Qodra. La frappe la plus meurtrière a eu lieu peu après minuit dans la ville de Beit Hanoun, dans le nord du territoire palestinien. Un commandant local du groupe radical Jihad islamique, Hafez Hammad, a péri dans la destruction de sa maison, avec cinq membres de sa famille, dont deux femmes et deux enfants. «C'est un pur massacre par des F-16 contre des enfants et des civils et le monde entier reste assis et regarde», s'est indigné un voisin, Yasser Abou Awda. Dans l'est de la ville de Ghaza, près de la frontière avec Israël, deux frères de 12 et 13 ans ont été tués à Chejaïya, tandis qu'un garçon de 18 mois (bien 18 mois) et sa mère sont morts à Zeitoun. En outre, une femme de 40 ans et son fils de 14 ans ont péri dans une autre frappe à Beit Hanoun, au nord de la bande de Ghaza. Ailleurs dans le territoire palestinien, un homme de 30 ans a été tué dans un raid aérien à Rafah (sud). Alors que le jour se levait, un missile tiré par un drone israélien a tué un homme qui circulait sur une mobylette à Beit Lahiya (nord). Un deuxième homme se trouvant sur la mobylette a été grièvement blessé. A Moughrada, dans le centre de la bande de Ghaza, une femme de 80 ans a été retrouvée morte dans les décombres de sa maison bombardée. Dans le même secteur, un missile israélien a tué deux hommes de 60 ans et 31 ans dans un champ près du camp de réfugiés de Nousseirat. Plus tard dans la journée, cinq Palestiniens étaient tués dans une frappe sur une maison située à Al-Maghazi, un camp de réfugiés près de la ville de Deir al-Bala, le décompte macabre dépassant déjà les 43 morts en deux jours. Rappellons que la veille mardi, 21 Palestiniens avaient été tués, 17 dans des frappes aériennes et quatre militants de la branche armée du Hamas abattus après s'être infiltrés en Israël par la mer pour attaquer une base militaire. Un massacre que le mouvement de résistance Hamas a dénoncé, le qualifiant de «crime de guerre horrible» et en assurant que «tous les Israéliens» étaient désormais «des cibles légitimes», selon un communiqué de son porte-parole Sami Abou Zouhri. Notons que l'aviation israélienne a effectué 160 raids durant la nuit de mardi à mercredi. Au total, elle a mené 430 attaques depuis le début de son offensive, détaillait le porte-parole de l'armée, le général Moti Almoz, précisant que 120 rampes de lancement de roquettes, 10 QG du Hamas et de «nombreux tunnels» avaient été détruits. Deux maisons de chefs militaires du Hamas ainsi que des bureaux du ministère de l'Intérieur et des services de sécurité du mouvement islamiste ont également été ciblés, selon le général Almoz. Voire, l'attaque israélienne, outre de durcir dans les prochains jours, pourrait être appuyée par une offensive terrestre. Selon le ministre de l'Environnement Gilad Erdan, un membre du cabinet de sécurité, «l'armée, sur les instructions du gouvernement, est prête à lancer si nécessaire une opération terrestre». «C'est dans ce but que des ordres de mobilisation de 40 000 réservistes ont été donnés», ajoute ce ministre israélien. De fait, l'objectif d'Israël est d'affaiblir le mouvement Hamas, d'annihiler ses capacités de production de roquettes et influer sur le rapprochement interpalestinien. Ainsi, Israël est disposée à asphyxier totalement la bande de Ghaza, un faucon du gouvernement Netanyhu plaidant pour l'arrêt des approvisionnements en électricité et en carburant. Précisons que ce cycle de violence meurtrière a été enclenché le 12 juin dernier par l'enlèvement et le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribué par Israël au Hamas, suivi de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif la semaine dernière à Jérusalem par des jeunes extrémistes de droite juifs.