C'est au nord de la capitale de la République tchèque, Prague, au milieu d'une nature luxuriante que se dresse le complexe du constructeur automobile Skoda. Après 70 kilomètres d'une autoroute rectiligne émerge de la brume matinale Mlada Boleslav, le fief historique d'un label au savoir-faire séculaire. Une ville qui se confond naturellement avec ce géant national qui représente aujourd'hui le symbole d'une réussite et d'une fierté internationale retrouvée. A l'initiative de Sovac, le représentant de la marque en Algérie, un groupe de journalistes a effectué une visite dans les méandres de ce complexe qui occupe plus du 1/3 de la superficie globale de la ville, soit 2,4 km2 sur 6 km2 alors que le nombre global des employés (26 000) représente la moitié de la population totale de la ville (44 000 habitants). C'est dire d'emblée le poids et l'importance de cette entreprise dans la vie économique et sociale de Mlada Boleslav mais aussi du pays. Ce site c'est aussi la matrice historique de la marque. Un musée installé dans le premier batiment de Skoda et abritant une riche collection de modèles retrace l'histoire de la marque et invite le visiteur à un voyage virtuel à travers les différentes étapes de l'épopée Skoda. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition. Une architecture moderne L'usine Sokoda se distingue par un emplacement au cœur de la cité. Son entrée principale renseigne par son style moderne sur les évolutions connues par ce constructeur et contraste profondément avec le style des cités HLM environnantes, vestiges d'une époque communiste révolue. Légèrement en retrait, un bâtiment blanc et imposant semble veiller sur la quiétude et le bon fonctionnement de l'usine, c'est le «Pentagone», le siège de la direction générale de l'entreprise. Il est utile de rappeler que Skoda a intégré en 1991 le groupe Volkswagen qui avait racheté une partie des actions avant d'en devenir au début des années 2000 l'unique propriétaire. Cette intégration dans le consortium allemand fut suivie dès les premières années par des investissements de taille qui ont permis à cette marque de s'élever aujourd'hui au rang des meilleurs constructeurs mondiaux. La conception des différents ateliers a obéi à un souci de modernisation et d'esthétique qui suscite l'attention. Volkswagen a mis à l'évidence tous son savoir- faire dans le domaine. Les bâtiments arborent une architecture en nette rupture avec les procédés classiques. On est bien loin de ces hangars aux toitures bien spécifiques surmontées de cheminées en briques rouges et des va-et- vient d'incessants d'engins industriels divers. Seuls les mouvements des véhicules flambant neufs, tout droit sortis des chaînes de montage et circulant sur des voies impeccables qui feraient rougir de honte les responsables de certaines capitales comme Alger, nous rappellent que nous nous apprêtons à entrer dans le cœur d'un des joyaux de l'industrie automobile internationale. Autre surprise contrastant avec nos précédentes visites d'usine, c'est la liberté d'user et d'abuser de nos appareils photos sans aucune restriction. Une armée de robots La visite débute dans l'atelier de soudage qui offre une idée plus précise des investissements consentis. Et pour cause, une armée de quelque 400 robots, soit une automatisation de l'ordre de 80%, s'affaire dans une régularité de métronome à accomplir des tâches précises dans les différentes phases d'assemblage des parties de la voiture. Au bout de la chaîne, on enregistre la sortie d'une voiture toutes les minutes et 1 200 par jour. Un contrôle manuel est toutefois effectué sur la qualité du travail de ces robots pour détecter d'éventuels défaillances dans le processus. «C'est pour, nous souligne la guide, parvenir à un niveau de qualité irréprochable.» La seconde étape, c'est le pavillon réservé au montage final. L'entrée se confond avec un bâtiment administratif voire même commercial en raison de son style moderne et élégant. Une organisation du travail ergonomique et des moyens sophistiqués de dernière génération sont ainsi mis la disposition des employés pour la réalisation de leurs travaux d'assemblage. Trois équipes se relaient pour permettre la production de 2 700 véhicules par jour. 4 modèles différents sortent des chaînes de l'usine de Mlada Boleslav, Octavia, Rapid, Fabia et Seat Toledo. Plus de 1 200 fournisseurs dont 70% installés en République tchèque assurent à l'usine un approvisionnement régulier des multiples composants de la voiture. Une référence dans le groupe Dans les allées de l'atelier, on est souvent interpellés par la sonnerie mélodieuse d'un chariot automate qui transporte des pièces et autres matériels selon un itinéraire pré-établi entre les multiples étapes de l'assemblage, planche de bord, sièges, pare-brise, portières, revêtement intérieur jusqu'au «mariage », à savoir le montage de la carrosserie finie sur l'ensemble châssis, moteur et trains roulants. Au delà, c'est le passage du véhicule par plusieurs bancs d'essai pour les ultimes vérifications avant la sortie définitive du véhicule. Etanchéité de la suspension, la mise à niveau des différents liquides, la mise au point du moteur ainsi qu'un passage obligé sur les pistes d'essai situées dans l'enceinte de l'usine sont notamment les points de contrôle prévus par le constructeur avant la mise en circulation circulation des voitures et leur acheminement par train et par camion à leur destination finale en Tchéquie et dans plus de 100 pays à travers le monde. En plus de l'usine de Mlada Boleslav, qui demeure l'unité de première importance, Skoda dispose également de deux autres structures de production dans le pays du cristal, à Vrchlabi et Kvasny et autres implantations internationales, en Inde, Russie, Slovaquie, Chine, Bosnie, Kazakhstan et Ukraine. On signalera aussi un centre de recherche et développement moderne regroupant 400 ingénieurs et designers de diverses nationalités ayant pour mission la conception de nouveaux modèles y compris du haut de gamme à l'image de la nouvelle Audi A3, ainsi qu'un centre de formation pour les métiers techniques et une université pour les spécialités managériales économiques. B. B. L'usine de Mlada Boleslav en chiffres - Superficie : 2,2 km2 - Employés : 26 000 - Nombre de femmes : 5 300 - Age moyen : 38 ans - Production : 2 700 véhicules/jour - Nombre de modèles : 4 (Fabia, Rapid, Octavia, Seat Toledo) - Salaire minimum : 1 300 euros - Commercialisation : 100 pays - Parts de marché en Tchéquie : 30%
NOUVELLE SKODA FABIA Evolution en douceur La marque tchèque achève la mise au point de la troisième génération de la Fabia. Après le teaser et la présentation de l'offre moteurs, voici enfin les premières images officielles. L'auto adopte les derniers codes en vogue chez la firme tchèque, inaugurés il y a deux ans par la Rapid et repris depuis par les Octavia et Superb. La Fabia ressemble donc à ses grandes sœurs mais diffère sensiblement de l'ancien modèle. Selon Jozef Kaban, à la tête du design Skoda, l'auto est «plus expressive, plus dynamique, plus sportive ». Chacun se fera sa propre opinion même si pour nous, la Fabia mise vraiment sur la sobriété. Skoda a toujours assumé le dessin classique de ses modèles. Et cela lui réussit plutôt bien. La firme tchèque souhaite tout de même mieux combiner fonctionnalité et émotion, comme il l'a prouvé en mars dernier avec le concept Vision C. La Fabia se fait bien plus anguleuse. Les proportions ont été revues, avec une hauteur diminuée et une largeur augmentée. Ce dernier point est accentué esthétiquement par la présence d'une calandre affinée qui est collée aux optiques. Le bouclier est traversé par une large prise d'air qui repousse les antibrouillards dans les angles. Une grande nervure relie les phares aux feux. Ces derniers sont rejetés sur les côtés, comme sur la Rapid Spaceback. L'habitacle n'a pas encore été dévoilé. Skoda promet une habitabilité en hausse et annonce déjà que le coffre sera le plus grand de la catégorie. Trois ambiances seront proposées pour l'intérieur et des options permettront de personnaliser la voiture. La nouvelle Fabia prendra son premier bain de foule début octobre au Salon de Paris. Elle sera ensuite lancée à la fin de l'automne